Astobelarra
- après tes 2 premiers livres "Pensement " 1 et 2 qui sont des
recueils de
chroniques et des "billets d'humeur", qu'est-ce qui t'a
donné envie d'écrire un roman ?
Laurent
CAUDINE : Les "Pensements" m'ont donné le goût de l'écriture.
C'était un peu comme de petites esquisses. Mais j'ai eu envie de peindre
une grande fresque, d'aller plus loin dans les nuances. Je voulais aussi
prendre le temps de raconter une histoire avec des rebondissements, des
caractères qui changent et qui évoluent au fil des pages ; ce qu’il n’est
pas trop possible de faire avec des chroniques et des nouvelles.
Astobelarra
- Quel est le thème de ce roman en quelques mots ?
L.C :
C'est l'histoire de Florian qui habite en Charente avec sa famille et qui
apprend un jour qu'une grande tante qu'il ne connaissait pas vient de mourir.
Elle lui lègue une vieille maison qui se trouve ici en Soule, à Camou, en haut
du col d'Oxybar, quartier Saube. Ils vont s'installer là, avec Cécile sa
compagne et Paul leur enfant, avec l'idée de vendre cette maison et de
s'installer à Oloron. Mais des évènements imprévus vont… Disons… Les assigner à
résidence…
Astobelarra
- Pourquoi as-tu
choisis d'écrire un roman qui se passe en Soule ? Est-ce important pour
l'histoire ?
L.C :
Pour l'instant je ne me sens capable de parler que de ce que je connais
vraiment. Je ne suis pas un spécialiste de la Soule, mais je me sens très
souletin. C'est presque quelque chose que je revendique. Matin vert, c'est une
manière d'exprimer quelle est la Soule que je vois, que j'aime et que
j'aimerais mais aussi de décrire une façon toute personnelle de voir le monde.
Astobelarra
- Alors, on est dans du policier, du fantastique, ou de la philo?
L.C :
La caractéristique du roman policier est basée sur un crime qu’il faut élucider.
Il y a un peu de ça dans la première partie du roman, mais l’intrigue
principale du roman n’est pas basée sur ça. Je dirais plutôt que c’est un
thriller fantastique. La
philo ? Disons que j’espère que le roman fait réfléchir, de là à dire que
c’est de la philo, il y a un pas que je ne franchirai pas.
Astobelarra
- Tu as choisi de
transmettre ton cheval de bataille - l'écologie - d'une façon plus onirique
qu'auparavant. Penses-tu que le message en sera mieux compris?
L.C :
Je crois que j’ai essayé d’abord de raconter une histoire. Le message est là,
évidemment. Mais l’histoire n’est pas bâtie avec une envie de convaincre mais
de me mettre en phase avec un certain esprit de l’enfance. Cette période où
tout est possible, où les choses parlent, lorsque la frontière entre réalité et
imaginaire est poreuse, où tout est possible, aussi. Matin vert est un conte
fantastique et le conte en général nous en apprend beaucoup, mais sans en avoir
l’air. Il n’explique rien, il raconte.
Astobelarra
- Je ne vais pas "spoiler" la fin de ton livre, mais la Soule et plus
généralement le monde dans lequel nous vivons prennent cher... Une petite
vengeance personnelle à assouvir ?
L.C : Aucunement. Mais j’espère pouvoir
discuter avec les lecteurs et lectrices du livre, après. Comment percevront-ils
la fin de l’histoire ? Est-ce que c’est une catastrophe, genre punition ou
bien faut-il espérer que quelque chose de ce genre arrive ? Moi-même je ne
suis sûr de rien. Et je trouve bien aussi que chacun puisse percevoir cette
histoire à sa manière.
Astobelarra
- Tu es le genre de gars a
avoir toujours le cerveau en ébullition. J'imagine que tu as déjà un nouveau
projet sur les rails. Tu peux nous en parler ?
L.C : J’ai plusieurs projets. Mais un, en
particulier, me tient très à cœur. J’aimerais écrire une histoire autour du
gazoduc. Certains se rappellent certainement de cet épisode qui avait fait
couler beaucoup d’encre, début des années 90. Je trouve le sujet riche,
intéressant à plus d’un titre. J’aimerais raconter cette affaire de gazoduc
sous fond d’histoire romanesque. Un genre de roman d’amour et de politique.
Tout un programme. Mais vais-je trouver le temps de m’y mettre ? …