jeudi 24 mai 2012

Cauchemar

Le cauchemar ! The cauchemar ! Je me réveille ce matin vers sept heures. J’ai rêvé et je me souviens de tout. Adieu rêves érotiques. Adieu joli lac où se reflète une lune impavide, adieu montagnes superbes et vols de cormorans au-dessus des vagues. Pas de monstre pourtant, si ce n’est un monstre futuriste, celui d’une société ultramoderne.
Je suis dans un désert. Il y a un lac et je saute à pied-joint de plage en plage, comme le chat botté. Je suis avec deux copains. Qu’est-ce qu’on fout là, j’en sais rien. En vacances, peut-être. Drôle d’idée. Ça ressemble à une ville et j’ai l’impression d’être au Quatar. On arrive à un genre d’hôtel souterrain ultramoderrne. De l’hôtel, seul une coupole apparaît avec de minuscules fenêtres. A l’intérieur, on y circule par des ascenseurs étroits, des genres de navettes rikikis qui circulent dans des boyaux. Pas de couloir, pas d’escalier. Tout est automatique. Je me sens étriqué, j’ai besoin d’air, d’espace, je ne me sens pas très bien. Un escalier mécanique, comme un tire-fesse nous prend, nous avale et nous emmène je ne sais où. Puis brusquement je perds un truc qui reste coincé en arrière. Du coup la machine freine. Je perds mes deux copains qui continuent leur route devant moi. Je suis totalement paumé. J’essaie de comprendre où je suis. Je me retrouve dans un sas. Pas de numéro, pas d’indication. Je pose des questions à des gens qui ne me répondent pas ou ne me comprennent pas. Comment sort-on d’ici ? Où se trouve l’accueil ? je plaisante, j’ironise. Apparemment la situation me semble absurde, imbécile, mais je ne perds pas mon humour. Puis, je me retrouve dans une salle de conférence. Dedans on peut voir le documentaire de propagande d’un gouvernement tyrannique.  On aperçoit dans le film des machines, des tanks qui poussent la population vers une falaise. Les gens tombent dans un charnier où d’autres machines roulent sur des cadavres et les écrasent comme de vulgaires déchets. Je suis outré. Des dirigeants à la con se lèvent, je crois qu’ils applaudissent. D’autres baissent la tête. Je m’indigne…
Et je me réveille. J’ai beaucoup de mal atterrir. Où suis-je. Qui suis-je ? Cela me fait comme quand on retrouve son chez soi après quelques semaines de vacances. Tout est bien là. Dehors il pleut, les enfants dorment encore. Je suis un peu hagard et il me faudra bien une heure avant que les impressions épouvantables de ce cauchemar ne s’effacent.
J’apprécie le bonheur ineffable de cette vie. L’espace, les montagnes que je vois au loin. L’air pur, une grande maison, ma famille, mes enfants, un vieil escalier en bois, des fenêtres qui donnent sur un printemps visible jusqu’à l’horizon, mes légumes noyés par les lourdes pluies de mai. Et une journée encore pour lutter à ma façon contre ceux qui rendent les cauchemars réels. Les régimes tyranniques, la technique sans conscience, la vie moderne et ses mains d’acier qui se referment sur nos libertés. Car je le vois bien… Mon cauchemar est aux portes de la terre.

1 commentaire:

Runs a dit…

Un homme en a coupé un autre en morceau. Il a filmé. Il a publié sa vidéo sur Facebook et recueilli plus de 600 "Like". J'ai pas Facebook. Alors je me contente de ton cauchemard... T'auras pas 10 like mais t'auras au moins le mien. Drôle de monde quand même, où la réalité dépasse les plus mauvais rêves...