lundi 16 janvier 2012

Discours d’Eva Joly à Alizay sur le Pacte écologique pour l’emploi

Cher-e-s ami-e-s,
Je vous ai donné rendez-vous aujourd’hui sur ce site, non pas par anecdote ou comme on ferait la tournée des usines, pour vous réunir au milieu d’un atelier. L’usine d’Alizay dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui a une histoire : un passé, un présent et, j’en suis persuadée, un avenir. Je suis venue vous parler de son avenir, de notre avenir.
L’endroit où nous nous trouvons est une usine qui abrite l’une des plus grandes machines de fabrication de papier d’Europe. Le savoir-faire des salariés n’est plus à démontrer. Pourtant, fin 2009, la société M-real a fermé les ateliers de production de pâte à papier du site d’Alizay et le 4 mai 2011, ce groupe Finlandais a annoncé vouloir fermer définitivement tous les ateliers de production de papier encore en exploitation.
550 emplois pourraient disparaître dans une vallée déjà très touchée par le chômage. De nombreuses solutions ont étés proposées, mais la société M-real n’a rien voulu entendre. Le site d’Alizay est rentable, mais M-real préfère regrouper ses activités ailleurs et fermer ce site pour empêcher toute concurrence.
Pourtant à quelques kilomètres d’ici, la raffinerie Pétroplus est en train de fermer ses portes. Si nous engagions la transition écologique, nous aurions dès demain les moyens de produire ici des agrocarburants de nouvelle génération qui correspondraient à 20% de la capacité de production de Pétroplus.
Ce projet de renouveau industriel, des investisseurs sont prêts à la financer et les salariés sont désireux de le soutenir. Pour tous c’est l’avenir. Mais pas pour la société M-real qui refuse de vendre cette usine et préfère la laisser mourir. Je propose de réformer le droit français pour permettre, dans des situations exceptionnelles comme celle-ci, de pouvoir obliger un actionnaire qui refuse de vendre à vendre quand même, au prix de marché bien sûr.
On a dit aux salariés de M-real et à ceux de Pétroplus qu’il n’y avait plus rien à faire. Moi je leur dis : vous n’avez pas besoin de fausses promesses, de grandes déclarations ou d’incantations : vous avez déjà un avenir !

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