jeudi 5 janvier 2012

Compte rendu du procès de Xavier Mathieu


 Un reportage de bellaciao.org

Aujourd’hui se tenait une nouvelle audience, (une de plus), pour Xavier Mathieu, le porte-parole des "Conti", syndicaliste CGT, qui était poursuivi pour avoir refusé de laisser prélever son ADN suite à la
condamnation pour dégradation de biens dont lui et certains de ses camarades avaient fait l’objet suite a leur coup de colère dans un local préfectoral, en 2010.

Lors de la première instance qui se tenait devant le Tribunal correctionnel de Compiègne, Xavier avait été relaxé par un jugement rendu en juin 2011, au motif que ces données étaient "inadéquates, inutiles, non-pertinentes et excessives" au regard des finalités pour lesquelles leur collecte était demandée, s’appuyant ainsi sur l’article 6 de la loi "informatique et libertés" de 1978.

Le Parquet avait fait immédiatement appel de cette décision, ce qui explique que ce jour, 4 janvier 2012, Xavier Mathieu, son avocate Maître Marie-Laure Dufresne-Castets ( très connue du monde syndical pour ses prestations en droit du travail auprès de syndicats de Continental, Toyota, Renault, Moulinex, PSA, Servair, STEF-TFE..., cette avocate met également ses compétences et son éloquence à la disposition de plusieurs militants poursuivis au pénal) ainsi que les nombreux soutiens et témoins présents se retrouvaient devant le Palais de Justice d’Amiens, pour un rassemblement de soutien et de solidarité avant l’audience.
Se trouvaient notamment à ce rassemblement de soutien nombreuses personnalités politiques ou syndicales, Marie-George Buffet (PCF), Eva Joly (EELV), Nathalie Arthaud (LO), Philippe Poutou (NPA), Jean-Luc Mélenchon (PG), Maxime Gremetz (Communiste), Christian Maheux (Sud Rail),
Xavier Renou ( Désobéissants), Mickaël Wamen (CGT Goodyear Amiens), François Ruffin (Fakir, Là bas si j’y suis), Confédération Paysanne... et d’autres encore que nous ne pouvons pas tous citer.

Des groupes de musique (HK et les Saltimbaques, la Rabia, Compagnie Jolie Môme) égayaient ce rassemblement de leurs prestations.

A l’occasion de ce procès en appel, trois témoins sont venus apporter, qui leur expertise, qui leur avis éclairé, ou encore, relater leur expérience personnelle sur ce sujet du prélèvement et du fichage ADN.

Catherine Bourgain, chargée de recherches en génétique humaine à l’INSERM a apporté un premier témoignage scientifique et technique, très pédagogique, pour expliquer pourquoi et comment ce type de prélèvement n’avait pas ce caractère "anodin" que certains s’évertuent à lui donner.

Elle précisait qu’il n’était plus exact de parler de "segments d’ADN non-codants" (vocable qui date des débuts de la recherche sur l’ADN) depuis les progrès de la science sur ce sujet, insistant sur deux études publiées récemment qui démontrent que les segments d’ADN prélevés et analysés peuvent désormais donner des informations sur l’origine ethnique, les maladies etc... de la personne concernée. Elle insistait sur le fait que, contrairement à l’empreinte digitale (à laquelle il est fait
référence par analogie dans le cas de l’ADN), du fait des progrès techniques et scientifiques, le supposé matériel "non-codant" n’était plus un "verrou" sûr quant à certaines caractéristiques de la personne.

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La suite du reportage

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