mercredi 31 mars 2010

C'est la tradition m'sieurs dames !

« C’est la tradition ! » Vous savez, on dit souvent cela pour justifier des trucs anachroniques. Je pense par exemple à l’écobuage qui ces dernières semaines a fait d’énormes dégâts dans le coin. Alors j’ai pondu un petit papier pour l’émission radio bloga bloga. Vous pouvez aller lire cela sur le blog ici.
Vous trouverez aussi un petit interview. Jenofa Cuisset il y a quelques années, correspondante de presse au Journal du Pays-Basque, a posé quelques questions à un ancien berger Basque Manex Lanatua, qui est maintenant apiculteur.

Extraits :

« Quant à moi, je suis absolument persuadé que cette pratique de la tradition basque est mauvaise. Ce n’est pas parce qu’une coutume est dans le droit fil de la tradition que cette coutume est bonne. Il y a dans la tradition du peuple basque de bonnes et de mauvaises choses. Les mauvaises sont à laisser de côté. »

« Je n’ai jamais mis le feu à la montagne et je ne le mettrai jamais. C’est un acte de mort. Il s’agit de tuer la nature. Or, qu’est-ce que la nature ? C’est vous, c’est moi, c’est l’ensemble des êtres vivants. Brûler la montagne, c’est se mettre à mort soi-même. Tout acte de destruction opéré contre la nature est un acte de destruction opéré contre soi-même. Ces incendies, que je considère comme criminels, sont également des actes suicidaires. »

Aaaaah ! La tradition, sacro-sainte tradition, quand tu nous tiens ! Quand tu t’accroches à nos basques !

Ne manquez pas l'émission "Bloga bloga" consacrée à l'eau et au feu et lisez d'ores et déjà l'interview de l'apiculteur Manex Lanatua ici :

dimanche 28 mars 2010

Jeu d'écriture (4)

Il y a quelques temps on avait pensé ouvrir un petit blog consacré aux jeux d’écritures. Vous vous souvenez, j’avais proposé ça il y a quelques mois avec Etienne ? Bon franchement, je ne me vois pas créer un énième blog qu’il faudrait encore faire vivre et je propose d’inclure ça dans mon blog si vous ne voyez pas d’inconvénient.

Je vous propose que nous écrivions un texte ensemble. Mais attention ! Pour ne pas partir sur un roman comme la dernière fois (on n’en voyait pas le bout), je propose que chacun écrive une phrase seulement (vous savez c’est ce truc qui finit par un point, arf ! arf !).

Seule difficulté, il faut que dans chaque phrase il y ait un de ces mots ci-dessous. Vous pouvez choisir celui que vous voulez dans l'ordre que vous voulez. Si vous comptez bien, bande de moules, cela fait 10 phrases.

Si vous avez d'autres idées de jeux d'écriture faites moi signe.

- mangeoire
- Platane
- Pontifiant
- Boudin
- Fébrile
- Cornemuse
- Brandon
- Tête de gland
- Euskal Herri
- Passoire

(En gris, les mots déjà pris, en rouge les mots disponibles)

Il restait là, immobile sous ce platane centenaire (gilda).
Une tête de gland sous un platane, on avait jamais vu ça
(Lurbeltz).
Car, comme la cornemuse, son cerveau ne brassait que du vent
(Laureg).
Vent qui attisait le brandon de la discorde
(Kolova).
Vent fébrile que certains attendaient déjà avec appréhension
(Lurbeltz).
Il pensa à une phrase de Daudet qui disait que "La solennité méthodique qu'apportait à ses moindres actions cet éternel pontifiant"
(Kolova).
Bref, on disait de sa tête que c'était une véritable passoire, et c'était donc pas peu dire!
(Etienne)
Pensez donc, il voulait faire du boudin avant d'avoir tué le cochon !!! (Kolova)
Et le cochon l'était pas inquiet, jouant, courant ou grignotant dans la mangeoire.
(Lurbeltz).
En plus, ce n'était pas un bon gros cochon d'Euskal Herri, mais un brave vieux verrat normand et solitaire, n'ayant que la peau (du boudin) sur les os... (Etienne)

Fin

vendredi 26 mars 2010

Le Triom’flan

Le ridicule ne tue pas. Mais en la circonstance, on pourrait au moins en tirer des conclusions. Quand dans la vie de tous les jours, un quidam fait une grosse boulette, on peut se marrer, ça ne mange pas de pain et on ne s’arrête pas là dessus. Mais cette information que nous avons eu le 16 février 2009 me laisse très dubitatif. Pour une boulette, c’était une boulette. Ce jour-là, nous apprenions qu’un sous-marin nucléaire français de 15 000 tonnes, “Le triomphant”, était entré en collision avec un sous-marin nucléaire britannique, le HMS Vanguard”. Il parait que la probabilité de collision en haute mer serait de une “chance” sur plusieurs millions. Mais déjà, notez que le sous-marins français s’appelait “Le triomphant”. Heureusement que le sous-marins britannique ne se fut pas appelé “The victorious”. Enfin, je dis heureusement, mais au moins, ça nous aurait fait rire. Euh ! rire ! Quelques secondes seulement, parce qu’après, les larmes ne sont pas loin.
La dépêche AFP raconte que cela s’est passé “au milieu de l’Atlantique”. Imaginez deux personnes à pied, qui se percutent au beau milieu du Sahara. C’est marrant, là aussi. C’est marrant surtout parce que les personnes ne se promènent pas dans le désert avec des ogives nucléaires dans la poche. Le touareg de base il a autre chose à faire.
Mais nous on est des cons quand même. On fait notre petite vie, on a notre petit boulot, on paye nos petites prestations sociales, on regarde nos petits programmes télés. On vie notre vie en somme, un peu obéissant, un peu compatissant, un peu obséquieux envers les “grands” de ce monde. Pendant ce temps, il y a des mecs dans des sous-marins qui se promènent, au nom de la dissuasion nucléaire. Pendant qu’ils jouent aux cartes, dans des immenses tournois inter-sous-marins, en attendant qu’on leur livre une vraie “bataille navale” digne de ce nom, ils se percutent au beau milieu de l’océan, leurs jeux de cartes s’étalant piteusement entre les pieds des tables et des chaises, à peu prés vingt mille lieus sous les mers.
Ils sont plus de 200 personnes dans ces machines de guerre et il parait qu’il y en a plusieurs dans le monde et je n’ose pas imaginer le nombre. je n’ose pas non plus imaginer ce que nous coute l’entretien de toute la flotte aérienne et terrestre. Je n’ose pas imaginer les tournois de billes, de Monopoly, et les blagues sur les blondes et les belges qu’on doit s‘échanger pour tuer le temps. Car dans ces engins de mort, si on ne fait pas couler le sang des hommes, on fait couler celui du temps, celui qui est perdu pour l’avenir.
Pendant ce temps, les petites femmes et les petits hommes, comme si de rien n'était, continuent leurs activités quotidiennes, qui marchandant une tranche de lard, qui se faisant descendre d’une entreprise en marche, qui cherchant son chat, ou sa pantoufle cachée sous le fauteuil.
Le ridicule ne tue pas, car sinon j’en connais un paquet qui tomberaient.

lundi 22 mars 2010

BIOGRAFÍA

No cojas la cuchara con la mano izquierda.
No pongas los codos en la mesa.
Dobla bien la servilleta.
Eso, para empezar.

Extraiga la raíz cuadrada de tres mil trescientos trece.
¿Dónde está Tanganika? ¿Qué año nació Cervantes?
Le pondré un cero en conducta si habla con su compañero.
Eso, para seguir.

¿Le parece a usted correcto que un ingeniero haga versos?
La cultura es un adorno y el negocio es el negocio.
Si sigues con esta chica, te cerraremos las puertas.
Eso, para vivir.

No seas tan loco. Sé educado. Sé correcto.
No bebas. No fumes. No tosas. No respires.
¡Ay sí, no respirar! Dar el no a todos los nos.
Y descansar. Morir.

Gabriel Celaya.

samedi 20 mars 2010

Le blues du second tour

En ce qui me concerne, voter pour le PS, ce n'est jamais facile. De toutes façons, voter, c'est toujours un pis aller. Toujours, finalement, la trahison d'un idéal profond. La politique devrait être au quotidien. L'engagement et la pratique de la démocratie devraient se faire au jour le jour et le suffrage universel devrait être in fine une vague formalité, les boeufs avant la charrue. Les élus devraient être des exécutants, de simples porte paroles dans le cadre d'une démocratie participative . Mais bon ! Il ne faut pas confondre son rêve d'avenir et la réalité d'aujourd'hui. Et en attendant une réactualisation de la démocratie, demain, il faudra voter.
Ce qui est sur, c'est que dans ce moindre mal, j'ai quand même quelques convictions. je sais que le vote blanc ou l'abstention feront le lit de quelqu'un quoi qu'on en dise. Les deux laissent aux autres le devoir et le droit de choisir. Alors je voterai pour une liste plutôt que pas. Parce que même si j'ai en vue un point d'horizon je pense qu'il faut tenir compte de la (triste) réalité.
Je ne comprends pas aujourd'hui que ce soit toujours les mêmes du PS, du Modem ou de la droite qui soient aux manettes. La vraie révolution, c'est la révolution écolo. Mais voilà, le rapport de force est incontestable suite au premier tour et en tant qu'écolo de gauche, il n'y a pas lieu de péter plus haut que son cul. Juste gérer la réalité un peu fade, la regarder bien en face et aller au charbon. Ce sera juste un mauvais moment à passer.
Ensuite, en face de Rousset, en Aquitaine, il y a Lassalle, le député démago, anti-écolo, fossoyeur de la vallée d'Aspe et anti-ours.
Et puis il y a Darcos ami de CPNT et de Nihous, la droite xénophobe et anti sociale, celle qui parle de doubler la croissance et autres aberrations d'un autre siècle et qui se vante ostensiblement d'aimer la corrida, le gavage des oies et "la fête comme on sait si bien la faire par ici" (dixit Lamassoure que j'ai entendu à la radio ces jours-ci).
Autant que faire gagner Rousset, je souhaite faire perdre ces deux gugusses.
Et puis dans la liste de Rousset il y a 10 écologistes de la liste Europe Ecologie. J'ai confiance en eux et je sais qu'il défendrons au mieux les idéaux du mouvement écolo, s'ils sont élus. Je pense qu'il faut leur donner le maximum de chances.
Et ensuite dans la liste il y a Alice Leiciagueçahar, membre des Verts, que je connais bien, qui habite en Basse Navarre et qui sera certainement la voix du Pays-Basque, des ours, de l'écologie et des revendications sociales.
C'est pour toutes ces raisons que je voterai pour la liste Rousset demain.
Mais après ces élections, reprendre la bataille au quotidien, car je suis bien conscient que ces élections ne changeront pas la face de l'Aquitaine ni du Pays-Basque.

jeudi 18 mars 2010

Gazoduc, le retour ?

Ici à Moncayolle, en 1993, un petit groupe de militants bloque les travaux.

On n'en parlait plus. Cela s'est passé il y a plus de 15 ans. Les grands Etats avaient décidé de faire circuler du gaz entre le nord et le sud de l'Europe. Entre les deux, il y avait la Soule, petite réserve d'indien, petit ilot de résistance.
Et puis ce fut la guerre. Avec la majorité silencieuse, les résistants et les collaborateurs. Les collaborateurs en cette période avaient vendu la Soule et nous avec. Il fallait, selon eux, se donner les moyens de créer 600 emplois. Les résistants n'y croyaient pas, les collabos oui. Il n'y a jamais eu d'emploi. Des petits rigolos nous disent aujourd'hui qu’il fallait entendre « six sans emplois » ! Qu’on est cons tout de même !
Qu'est-ce que la volonté locale au regard des profits, au regard des petits marchandages entre Etats, entre multinationales ? Rien !
Maintenant sur le passage, il y a une "servitude", comme ils disent. Servitude : "État de dépendance totale d'une personne ou d'une nation soumise à une autre", comme le souligne le Robert.
Le temps a passé. La démocratie est restée la démocratie. Le libéralisme est resté le libéralisme, l'économie est restée l'économie. On continue là-haut à faire ses petites affaires, et en bas, on continue de crever.
Et puis comme un film qu'on repasse et qui fait bégayer l'histoire c'est à nouveau par voie de presse que nous apprenons qu'un second Gazoduc passerait pour envoyer le gaz dans l'autre sens.
Maintenant qu'ils ont mis une "servitude" ad vitam aeternam sur cette terre, ils reviennent !
Sauf qu'ici comme ailleurs, il y a des gens qui aiment bien prendre leur avenir en main.
Il y a des endroits qui sont encore protégés de la macro-agriculture, de la macro-industrie, du macro-tourisme et qui sont encore un peu vivant du point de vue de la résistance. La Soule fait partie de ceux-là.
Il y a un endroit où tout est encore possible, où on n’a pas cessé de rêver à un monde différent. Au moins, différent de celui qu’on veut nous imposer par la force de l’économie libérale.
Cet endroit s’appelle Xiberoa, cet endroit est ma planète. Et s’il faut repartir à la guerre on repartira.

mercredi 17 mars 2010

Pétition : La fin d'Hegalaldia ?

Depuis de nombreuses années, le Centre de Sauvegarde Hegalaldia est financé en grande partie (environ 50% du budget annuel) par le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques (CG 64). Fin 2009, à la demande du CG 64, nous avons travaillé à la mise en place d’une convention de financement de 50000€ par an pendant 3 ans. Il ne devait pas y avoir de problèmes quant à l’obtention de ces financements. Notre dossier devait être validé fin janvier 2010.

Mais voilà, après de nombreux appels téléphoniques sans réponses passés au CG 64, nous avons appris, le 25 février dernier, qu’il ne nous soutenait plus dans notre démarche –reconnue d’Intérêt Général- de sauvegarde de la faune sauvage. Sacré retournement de situation ! Certaines personnes ont en effet estimé que nos actions revenaient trop cher et quelles n’étaient plus d’actualité.

Plus d’actualité ?

Mais 2010 n’est-elle pas l’Année Internationale de la Biodiversité ?

Concrètement, cela veut dire que nous sommes en très grandes difficultés financières, que les autres partenaires vont sûrement se désengager en apprenant que le CG 64 ne nous finance plus pour le moment.

Pour rappel, en 2010 le CG 64 va consacrer 31 309 949€ à la mise en œuvre d’actions en faveur de l’environnement (voir sur le site du CG 64 dans). Que représentent les 50000€ demandés par Hegalaldia ? A peine 0,16% de ce budget, soit une goutte d’eau…

Si aucune solution ne peut être trouvée rapidement entre Hegalaldia et le CG 64, le centre de sauvegarde fermera ses portes définitivement courant avril. Nous vous laissons imaginer les conséquences de cette fermeture pour les centaines d’animaux que nous soignons par an…

Hegalaldia

samedi 13 mars 2010

Mon utopie

Je connais Albert Jacquard depuis pas mal de temps. Je me souviens que le premier livre que j'ai lu de lui, c'était "Voici le temps du monde fini". A l'époque, j'étais ado, je ne me revendiquais par encore écologiste. C'était en 1991. J'avais 21 ans. C'est l'époque où j'étais sorti de la scolarité à coups de pied au cul. je me suis mis à lire des auteurs qui parlaient autrement de la société, de l'école. Ce livre m'avait fortement marqué parce qu'il était particulièrement déculpabilisant.
J'ai lu ce livre "Mon utopie" de manière assez distraite car j'ai l'impression que A. Jacquard commence à se répéter de livre en livre. Dans un certain sens, ce n'est pas forcément un mal car cela nous permet de retrouver des notions sous un angle différent et de s'en familiariser.
Dans ce livre A. Jacquard essaie d'imaginer la société de demain en générant des utopies. C'est marrant parce que c'est presque un mot tabou que celui d'utopie. Selon certains, il faudrait se garder de rêver et d'imaginer le monde de demain. Le mot utopie selon eux serait opposé au réalisme. Personnellement, je ferais la comparaison avec une maison. Imaginez que vous vouliez faire la maison de vos rêves. Vous feriez un plan avant toute chose (quoi qu'il en soit, même un maison normale on fait un plan) ? J'appelle ça une utopie. Or, j'ai la nette sensation que notre société s'est construite de manière tout à fait empirique sans jamais avoir une vision globale de l'édifice. En bref, c'est un peu ce que nous propose l'auteur dans ce livre en essayant de mettre de nombreuses choses à plat, prendre un peu de hauteur. Notamment se poser la question du travail en se penchant sur sa signification, de l'économie telle qu'elle est aujourd'hui, c'est-à-dire basée sur le libéralisme, de l'école orientée vers la compétition et la sélection. L'auteur propose aussi une remise en cause du concept de propriété privée.
A.J explique que pour lui les humains sont là d'abord pour apprendre l'art de la rencontre et édifier ensemble une société qui nous ressemble et à laquelle nous aurions la fierté d'avoir pleinement participé à sa construction.
A.J a écrit de nombreux livres. Personnellement je vous conseillerais "l'Equation du nénuphar" - "Eloge de la différence" et enfin "voici le temps du monde fini". Vous Pouvez commander ces livres à Oloron ici et à Mauléon ici
A noter pour finir que Albert Jacquard préside le comité de soutient de André ASCHIERI, tête de liste d'Europe Écologie dans les Alpes-Maritimes pour les élections régionales 2010. "Depuis des dizaines d'années, nous nous battons contre la nature. Nous avons épuisé les ressources de la planète. L'écologie est le dialogue entre l'humanité et la planète." dit-il en apportant son soutien à André Aschieri et à la liste Europe Ecologie

mercredi 10 mars 2010

Astobelarra communique


Communiqué des éditions associatives Astobelarra / Le Grand Chardon

Nous tenons à réagir au sujet de certains propos tenus lors de l'assemblée générale de l'Adeb (1) retransmis dans le journal Sud-Ouest du 8 mars 2010. Nous considérons que M. le Maire de Larrau, notamment, plonge dans le ridicule, au risque de se noyer, en déclarant que "L'ours est le bras armé pour la confiscation de nos territoires". Quel précieux, temps et quelle précieuse énergie M. Üthürriague ne fait-il pas perdre à tous les souletins qui pourraient se solidariser et lutter contre le vrai adversaire qui confisque nos territoires, mais aussi nos vies et notre santé. Cet autre adversaire est malheureusement plus difficile à vilipender, plus sournois et plus dangereux. Il ne se contente pas de « confisquer », il met les ouvriers à la porte, il précarise l'éducation nationale ou l'hôpital, il élimine les petits paysans en plaine (où il n’y a plus d’ours) et en montagne, les petits artisans, et ferme nos écoles. Pendant ce temps à Larrau, on combat un animal innocent qui a autant de droit à vivre sur ces terres que M. Üthürriague et ses ami(e)s de l'adeb et qui n'est en rien responsable du mal-être quotidien des bergers.
Si Mr Lahourcade, berger à Arette était vraiment le "premier dépositaire" de la biodiversité, comme il le dit lui même, il serait aux côtés de tous ceux qui luttent quotidiennement pour Natura 2000 et pour que l'ours ait sa juste place dans nos montagnes. La Haute Soule n'appartient pas qu'à Mr Üthürriague ni à l'adeb et pour nous, association souletine qui explore les liens qui existent entre les humains, la faune et la flore, être "dépositaire" c'est être responsable du patrimoine que nous avons. Nous, association souletine qui luttons pour la préservation de notre patrimoine culturel et naturel et aussi pour plus de justice sociale dans nos régions, nous prions les responsables de l'adeb de se saisir des vrais problèmes dont sont victimes les bergers et les souletins dans leur ensemble.

Les éditions associatives Le Grand Chardon / Astobelarra

(1) adeb : Association de défense des éleveurs de Basabürüa

Le Grand Chardon/Astobelarra alkarte argitaletxearen agiria

ADEBaren biltzar nausian erabili diren erran zonbaiti ihardetsi nahi dügü, 2010ko martxoaren 8ko Sud-ouest egünkarian irakurri dügünaren arabera. Larraineko aüzapezak erraiten düalarik : « gure bazterren ebasteko tresna bat da hartza », pentsatzen dügü errigingarrian bürüa sartü düala, itotzeko heineala artino. Gure bazterrak bai eta gure osagarri eta biziak ebasten dütüan egiazko etsaiaren borrokatzeko eta alkarren artean antolatzeko ideia lükien Xiberotarrer denbora eta indar baliusen galarazten ez ote da ari Üthürriague jauna ! Maleruski beste etsai horrren gaitzestea zailago da, bühürriago eta arrixkügarriago beit da. « Ebastea » ez dü aski, langileak kanpoan ezarten dütü, ospitalea edo hezkunde nazionala ezegonkor mailara eramaiten, ürrüpeako (ata hartzik ez da han) laborari ttipiak baztertzen, mendiko ofizialeak indargabetzen eta eskolak zerratzen. Arte hortan Larrainen ogengabeko kabale bat borrokatzen da, Üthürriague jaunak eta ADEBeko bere lagünek bezain beste züzen badü bazter horietan bizitzeko eta artzainen egünoroztako ezin biziaren ardürarik ez dü.
Aretan artzain den Lahourcade jauna egiazki biodibersitatearen « lehen gordazalea » balitz, egünoroz Natura 2000 defendatzen dügünen ondoan egon liteke eta gure mendietan hartzak bere leküa üken dezan süstenga lezake. Xibero gaina ez da Üthürriague jaunaren eta ADEBaren eskü, gü, jenteen eta üngüramenaren arteko harremanak ikertzen dütüan xiberoko alkarte bat gira eta « gordazale » izatea gure ondareaz axolatzea da. Gure xiberotar alkartean gure üngüramen eta kültür ondarearen zaintzearen baita gure eskualdetan sozial jüstizia haboroen alde borrokatzen gira eta ADEBeko ardüradünak otoizten dütügü axola ditian artzainek eta xiberotar oroek jasaiten dütüen egiazko arrenküetaz.

Le Grand Chardon/Astobelarra alkarte argitaletxear

lundi 8 mars 2010

"Europe-Ecologie Aquitaine" Maulen

"Europe-Ecologie Aquitaine", bere zerrenda buruarekin, David Grosclaude, okzitanista famatua, Maulegainean izanen da, Etcheto ostatuan, martxoaren 11an,arratseko 6etan, poteo-debate batentzat.
David Grosclaudekin betan beste hautagai batzu izanen dira, hara nola Alice Leiciagueçahar,zerrendan
bigarrena, Garaztarra, Mauleko eskoletan euskara "manexez" erakutsi zuena duela 4 urte (xüberotarra ez jakinez!!!), eta Andre Cazetien, "Astobelarra/Le grand Chardon" elkarteko kidea, eta Camouko errinta ohia.
Gai nagusia "nola babestu edo berreskuratu gure hizkuntzak" izanen da, bainan ere, zuek pausatu galdera guzier ihardetsiko dute.
Europe-Ecologie Aquitaine à Mauléon

La liste Ecologie-Aquitaine conduite par David Grosclaude, l’occitaniste bien connu sera présente à Mauléon au café Etcheto à la Haute-Ville de Mauléon (à droite au dessus des halles) le jeudi 11 mars à 18 h pour un apéro-bistrot.
David Grosclaude sera accompagné de plusieurs co-listiers parmi lesquels Alice LEICIAGUECAHAR, deuxième de la liste, ayant enseigné en basque dans les écoles publiques de Mauléon il y a 4 ans (mais en "manex", ne sachant pas le Xuberotar...) et André Cazetien membre de l’association littéraire souletine « Le Grand Chardon / Astobelarra » et ancien instituteur à Camou-Cihigue.
Le problème de la sauvegarde des langues régionales sera parmi les principales questions à l’ordre du jour.

jeudi 4 mars 2010

Vos désirs sont désordre

Un petit texte que j'ai écrit pour l'émission radio Bloga-bloga de ce mois-ci consacrée à l'éducation. Ecoutez la dernière émission ici : http://blogaemankizuna.blogspot.com/

Petit gredin, petit vaurien ! Tes désirs sont désordre.
Pour la société, aimer la liberté, la vie, chercher à embrasser son désir à pleine bouche, lui rouler des pelles, ça s’appelle forcément le désordre, la subversion. Alors ! Soyez désordre, vie, liberté et subversion.

Aux enfants qui nous écoutent. Montez sur les tables comme le prof dans le cercle des poètes disparus. Et de là-haut regardez comme il fait bon, comme c’est beau, et comme c’est différent tout à coup. On voit le pic d’Orhy, on aperçoit l’étoile du berger la nuit, une lueur, un vieillard, un chêne qui à tracé ses branches depuis des lustres autour de cet espace inconnu où l’on voit en général tout ce que nous ne voulons pas voir, parce que nous avons peur de nous même. On peut aussi monter sur une téloche. Même branchée pendant qu’elle jacte, on s’en fout. L’important, c’est être debout sur quelque chose de dur, de froid et d’immobile. Là on est bien.

Aux enfants qui nous écoutent. N’obéissez jamais. Le mot obéir n’a aucun sens. De deux choses l’une. L’autre c’est le soleil. Soit tu fais quelque chose qui te plait alors tu n’obéis pas, tu écoutes ton cœur, ton désir, la vie dedans toi. Pour savoir ça les enfants n’ont pas besoin de méditation ni de fermer les yeux. Les enfants sont désir et puissance d’exister en entier de la plante des pieds au bout des cheveux. Le cœur et le corps des enfants sont inaliénables c’est eux les maîtres. Adultes, enseignants, parents, à genou. Souriez à dieu il est là. Faites pénitence pardonnez à ceux qui nous ont offensé. Notre Père, qui êtes aux cieux reste-z-y. Et nous nous resterons sur la terre Qui est quelquefois si jolie.

Donc de deux choses soleil, l’autre c’est la lune : soit tu fais ce que tu comprends, alors tu n’obéis pas, tu t’obéis à toi au final. Et si les adultes dans ce final pensent que tu leur obéis, tant mieux. Petits, soyez patient avec les adultes, soyez indulgent avec leur rudesse légendaire de trouillards. Laissez les se berner un temps. Ils ont du mal à devenir eux-mêmes, ils mettent un masque et ne savent plus à qui ils parlent. Soyez indulgent, faites le tri dans leurs embrouillaminis, faites votre marché et n’oubliez pas que oui et non ont un sens comme ombre et lumière, yin et yang.

Aux enfants qui nous écoutent. Si on vous dit quelque chose que votre cœur ou votre corps ne comprend pas, refusez. Surtout ne pas obéir. A ce moment-là est venu le temps de la révolte. Ne vous laissez pas influencer par les discours lénifiants des adultes, mordez, crachez, vitupérez, montez sur la table ou autre objet dur, froid et immobile. Vos désirs sont désordre.
Prenez le mot obéir, tendez-le au dessus de la foule, sans l’humilier et criez bien à la cantonade que ce mot n’est là que pour le regarder avec bienveillance comme on regarde une antiquité délicatement posée dans les lignes d’un vieux dictionnaire de 1932. Un poète le retrouvera dans 10000 ans et lui donnera une nouvelle signification. Attention ce mot s’autodétruira dans 20 secondes.

Je suis un échec scolaire. C’est mon étoile jaune, mon stigmate, ma plaie, mon eczéma. Depuis je me gratte, ça me gratte. Je suis « échec scolaire » comme on est PD, homotextuel comme dirait mon copain Nicolas, écolo-pink-floyd, poète, gitan, Bicot, negro, youpin, ours dans les Pyrénées, indien en Amérique, républicain en Espagne, basque au Pays-Basque, au mauvais moment, au mauvais endroit et ça me gratte où je suis moi. Coupable d’être moi.

C’est lui, l’échec scolaire. Il doit se remettre en question. Il doit plier et renoncer à son désir d’être lui-même et de boire à la source de la liberté et de grandir au pied de la fontaine magique de la vie.

L’école, fichée au cou de la société. Celle là même, pliée au pied de la nécronomie libérale, glissant le long des autoroutes de la pensée et du bitume, finissant en cavale dans les petites boites que chantaient Graeme Allwright. Il convient d’accroitre sa compétitivité. Tu pèses combien de notes, tu as combien de kilos de connaissances dans ta caboche, petit gredin, petit vaurien.

En maternelle, déjà, on apprend aux enfants ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qu’ils doivent aimer, suivre un programme taillé aux quatre côtés et puis corriger les désirs sauvages qui vont dans tous les sens que diable ! Tu vas me ranger ce désir, petit gredin, petit vaurien.
En maternelle, déjà les adultes montés sur leur estrade, courroucés de certitudes lancent des ordres, petits soldats cachés derrière leurs créneaux. Tiens un boulet dans la gueule, tiens de l’huile bouillante. Tiens une flèche dans le cœur de ce désir mutin !
Aux enfants qui nous écoutent. N’obéissez jamais ! Soyez désordre.

J’en appelle aux artistes, j’en appelle aux poètes, j’en appelle à la nature, aux ours et aux loups, aux sauvages qui ensemencent la plaine, aux nuisibles qui ne répondent pas au questionnaire de l’éducation nationale.

« Les adultes résistent. Ils ont peur, peur de la vie qui est imprévisible. Ils pensent que tout doit être "programmé". Justement je crois que cet immobilisme vient de ce que l'humanité enfantine apporte la certitude de la mort pour les adultes, encore que ceux-ci peuvent refuser la mort en faisant confiance et en s'identifiant à cette vie qui monte. Au lieu de tout miser sur cette pépinière qui assure leur survie sur terre, ils l'empêchent de croître, sous prétexte que si on veut continuer à vivre comme nous vivons, on ne peut pas laisser les plus jeunes libres d'imaginer, libres de leurs initiatives." Françoise Dolto - La cause des enfants.

lundi 1 mars 2010

Belle du seigneur

Parfois je me demande s’il n’y a pas quelque chose de pervers à entrer comme ça, dans la tête des individus, dans leurs souffrances, leurs errances. Parce que tout de même, c’est vrai, c’est de la fiction, mais au fond, on sait très bien que tout existe sur cette terre. Peut-on vraiment inventer une histoire d’amour ? On reproduit forcément ce qui existe non ? Dans le cadre des histoires qui finissent mal, la réalité n’est-elle pas malheureusement toujours beaucoup plus glauque ? Là, on a l’impression d’entrer dans la tête des gens et d’éprouver un certain plaisir à suivre la démantibulation des protagonistes de ce roman. C’est aussi un roman très ironique. Les personnages sont parfois tellement ridicules, affectés, faux, que ça en est comique. Heureusement, ce sentiment d’être un voyeur est modéré par la littérature et notamment le style qui demande un effort et qui donc, contrairement à des images de télé ou de ciné, permet une digestion des sentiments qui se décantent lentement. Au final, on éprouve de l’empathie (à défaut de sympathie), pour Ariane, Adrien, Solal etc…
Ici c’est l’histoire d’amour entre Solal et Ariane. L’auteur prend le temps de décrire les turpitudes et les sentiments. Dès je début du roman, on sent ce petit monde paumé dans la fausseté, dans des valeurs qui manquent de sincérité et où les caractères se cachent derrière des conventions sociales, des déterminismes économiques et des prisons psychiques dans lesquelles ils semblent eux-mêmes s’être laissés enfermer.
On sent dès le début que ça ne pourra pas bien se terminer.
J’ai aimé, la manière dont la parole est distribuée par l’auteur. Tantôt c’est Ariane qui décrit le monde qu’elle vit, tantôt c’est Adrien, son mari, tantôt c’est Solal. Parfois c’est la femme de chambre, Mariette, qui cause et là c’est vraiment hilarant. Et puis de temps en temps le narrateur lui-même décrit les évènements.
Ce que je préfère en littérature, c’est le style, surtout, quand il prend des libertés vers la prose poétique, même si parfois, il faut bien le dire il y a quelques longueurs dans ce livre qui est un gros pavé.
L’encyclopédie Wikipédia parle de « l’amour du peuple juif » que l’auteur exprime dans ce livre. C’est assez vrai et je ne vous cacherai pas que c’est un truc qui me gonfle, ou du moins, non, qui m’intrigue. Car j’avoue mon ignorance mais je suis quand même choqué quand j’entends parler de « peuple juif », même un peu inquiet. Je déteste cette notion de « peuple juif » et cet idéal sioniste d’un « Etat juif » ce qui me parait un idéal totalement obsolète. Même s'il faut dire, ce livre a été écrit avant et après la seconde guerre mondiale et que l’auteur a forcément été marqué par l’antisémitisme qui régnait à l’époque. Est-ce que ça excuse le sionisme ? Je ne sais pas.

Albert Cohen « Belle du seigneur » Folio