dimanche 13 décembre 2009

Soldignac Champion du monde !

Moi ce que j'aime chez André, c'est son idéalisme et je dirais, sa naïveté. Un adulte naïf, c'est beau. Un adulte qui garde encore espoir, c'est beau. Un adulte qui fait encore des plans sur la comète à 86 ans et qui vous parle de demain, c'est beau. Un adulte de 86 ans avec tout ce que l'enfance a de sève qui monte, avec tout ce que l'adolescence a de révolte de voir le monde immobile, c'est beau. Et André, il a tout ça réuni en un seul homme.
Dans ce livre, André exprime sa passion pour le rugby et nous le fait partager. J'avoue qu'au début - quand il nous a expliqué son idée d'écrire un roman qui raconte l'histoire d'une petite équipe de rugby au plus bas de l'échelle qui monte pour disputer finalement la finale de la coupe de France - j'étais dubitatif. Mais je savais que je pouvais faire confiance à André pour infiltrer dans l'espace rugbystique ce petit grain d'espoir, de naïveté et de révolte qui le caractérise.
Au départ, pour moi, le rugby est un jeu populaire, trop populaire pour que je ne m'en méfie pas. Instinctivement, j'ai tendance à me méfier des grandes messes même les plus in. Je pense par exemple à Euskal Herria Zuzenian. Je suis allé écouter Manu Chao cet été à Helette, et honnètement, au début, j'ai cru me trouver dans un camps de concentration. Tu entres dans des couloirs grillagés, tu passes entre de hautes barrières, on te tamponne, on te met un bracelet jaune à une table et ensuite on attend dans les longues files d'attentes pour obtenir les tickets de rationne..... Euh pardon ! les txartel ! C'est très très bien organisé, c'est vrai. Mais euh, ça fait tout de même pas très spontané, un peu industriel. Bon de toutes façons, les mégas teufs, c'est pas mon truc.
Mais je reviens sur le rugby, le rugby, c'est très populaire ici en Soule et j'ai toujours trouvé qu'il y avait une ambiance pas très claire de violence, de boisson et d'étroitesse d'esprit. Je mets le jeu à part. Mais c'est un peu ce qu'explique André dans le livre. Il y a le plaisir du jeu et ensuite il y a les hommes qui doivent essayer de mettre de l'humanité dans le jeu. De l'humanité, il faut en mettre partout d'ailleurs, mais il y a des endroits où c'est plus difficile qu'à d'autres. Par exemple, on ne pourra guère humaniser la guerre ou le capitalisme. Peut-être pourra-t-on humaniser la chasse en la laissant à des professionnels qui seraient payés par l'Office National de la Chasse ? Mais enfin, je n'ai pas beaucoup d'espoir. Par contre humaniser le rugby, pourquoi pas !
En tous les cas, André nous montre que le rugby est un jeu sympa et qu'on peut y associer beaucoup de choses afin de lui donner un avenir compatible avec l'avenir que nous souhaitons pour les hommes et la planète et l'ensemble de ses êtres vivants.
Pour terminer, lire un livre d'André, c'est regarder une rivière qui coule. Pas de fioritures, pas de ponts en béton pour faire du style superflu. C'est l'histoire pour l'histoire, la ligne claire de la littérature, le message spontané, clair comme l'eau de la rivière.

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