mardi 20 janvier 2009

Chouette l'effraie !




Je n'habite pas seul chez moi. Bien sur il y a la famille, femme et enfants, le chien. Bientôt un chat peut-être. Il y a aussi un troglodyte qui niche depuis quelques années dans le linteau d'une porte. Tous les ans, à la même période, en avril ou mai, je crois, il reconstruit son nid avec de la mousse toute fraîche. De la cuisine je le vois entrer et sortir, minuscule, avec sa petite queue relevée en un adorable panache. Je ne voudrais pas oublier ces chères grenouilles, vertes et rousses, les crapauds qui font des concerts tous les soirs, au printemps, uniquement pour ma gueule. Il y a les loirs dans le grenier qui bouffe la laine de verre et tous les autres visiteurs de passage. Les merles qui fouinent dans les buissons, la pie qui jacasse dans les branches, le pinson, les tourterelles et les taupes qui ravagent mon terrain etc... Sans compter mes frères et soeurs les arbres et les plantes.
Mais je voudrais vous parler là d' une effraie des clochers qui me fait l'honneur de traîner ses plumes dans et autour de ma maison. Cela fait quelques années qu'elle habite par là. La maison est tellement grande, possède tellement de recoins, que je serais bien en peine de vous dire où elle peut nicher. Apparemment, elle a ses habitudes nocturnes derrière mon atelier. Elle macule tout avec ses fientes blanches et noires. Elle fait de magnifiques toiles contemporaines sur le béton, ce qui est sa façon à elle, probablement, de rendre hommage à la civilisation humaine. C'est du moins comme cela que je le vois. De temps en temps, je tombe sur une pelote de rejection que je regarde à la loupe.
Un jour, je suis monté dans un petit grenier et je suis tombé nez à nez sur elle. A vrai dire, je n'ai pas eu le temps de la voir. J'ai senti un courant d'air me passer au dessus de ma tête et elle a disparu dans une anfractuosité du mur. Apparemment j'ai eu l'impression qu'on s'était un peu disputé cette partie de territoire. Il y avait des bouteilles cassées, des objets renversés. Le sol était maculé de crottes de chauve souris. Mais les chiroptères s'étaient fait la malle. Il y avait du "pousse-toi-d'la-que-je-m'y-mette" dans le coin.
Une ou deux fois, quand je suis rentré assez tard dans la nuit, je l'ai vu sur un arbre. Tout le monde le dit, ça fait un drôle d'effet. C'est probablement pour cela qu'on l'a appelé aussi "la dame blanche", car effectivement, cela fait comme une apparition, un peu magique, merveilleuse et assez rare en somme.
Je voudrais dire, pour finir, que si on n'arrive plus à s'émerveiller de tout ça, c'est que quelque part, on va un peu vers la fin. Autrefois, on les clouait sur les portes. Aujourd'hui on construit un monde qui leur est hostile, comme il est hostile à tous les animaux et plantes sauvages. L'indifférence et le mépris n'est-il pas aussi dangereux que la superstition ? Je le pense, car aujourd'hui, il s'accompagne de l'industrie planétaire, de la technologie sans conscience, et de l'homocentrisme.
Je crois qu'il faut changer notre regard avant qu'il ne soit trop tard. Il faut apprécier à sa juste valeur ce qui est tout de même notre plus grand trésor c'est-à-dire, la vie, la faune, la flore sur la planète terre.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

moi, je ne sais toujours pas me débrouiller avec un appareil photo mais depuis 5 jours, j'ai la première ponte de grenouille rousse de l'année dans la mare. Les tétards ont eu une chance : les tritons ne sont pas encore réveillés.

Anonyme a dit…

T'as vu, quand on parle de nature, Gaston, y'a plus person!

Lurbeltz a dit…

Oui la nature c'est has been maintenant. Tu sais bien qu'on en a plus besoin maintenant ! Alors qu'est-ce tu veux qu'on en parle !

Anonyme a dit…

T'as raison, du moment qu'on a l'environnement et le développement du râble!

Dupdup a dit…

Un grand merci pour le lien mis vers ma galerie d'images.
Il est assez facile de faire nicher durablement la chouette effraie dans sa maison, surtout si elle a l'habitude d'y venir. La chouette effraie a l'habitude d'entrer dans les maison par l'une des lucarnes du grenier. Il suffit dans ce cas-là de plaquer une caisse en bois depuis l'intérieur du grenier contre la lucarne. Il est important de mettre au préalable un tapis de pelotes de réjection dans la caisse (ou à la rigueur de la tourbe) car l'effraie est incapable d'apporter des matériaux pour la construction de son nid et elle ne pondra jamais ses oeufs sur la surface lisse de la caisse (car les oeufs rouleraient sur le bois). Autre chose importante : il faut mettre une isolation phonique autour de la caisse pour ne pas que l'effraie soit perturbée par d'éventuels bruits humains venant du grenier. En général, cette méthode marche bien et l'effraie adopte ce nouveau logis, très sécurisé, en quelques années seulement, parfois moins. Et quoi de plus beau que de la voir, de l'extérieur de la maison, venir nourrir ses jeunes !

Lurbeltz a dit…

Merci pour ces précisions Dupdup. Je n'ai pas pu te répondre avant à cause de la tempête. Effectivement, il est possible qu'un jour nous aménagions cette partie du grenier. On demandera au menuisier de nous prévoir quelque chose. J'ai un livre pas mal à ce sujet qui donne plein de conseils.