jeudi 29 janvier 2009

Pour payer les vacances de Sarkozy, prenez un forfait WIMAX !

On connait tous Robin des bois. Il s'agit de cette personne assez épouvantable qui volait aux riches pour donner aux pauvres. Heureusement, cette époque est bien révolue. Maintenant, nous sommes dans une époque moderne, que diable !
Un exemple. Vous avez sûrement entendu parler du WIMAX. Il s'agit de cette technologie formidable qui va apporter le haut débit internet par les voies hertziennes, dans les Pyrénées Atlantiques, à tous les oubliés de la fibre optique. Le WIMAX qui va également nous chauffer les molécules d'eau du corps. En cette période hivernale, on ne va pas s'en plaindre tout de même !
Et qui a remporté l'adjudication de la licence Wimax dans les Pyrénées Atlantique ? Il s'agit du groupe Bolloré Telecom. Vincent Bolloré, vous connaissez sûrement ? C'est lui qui a prêté un Yacht - le Paloma - à Nicolas Sarkozy qui aurait été obligé, le pauvre, de louer un pédalo pour ses vacances.
Vincent Bolloré, en voilà un de Robin des bois moderne. Un Robin des villes en fait. Certaines mauvaises langues disent qu’il fait main basse sur l'Afrique en pillant son stock de bois exotique avec une exploitation intensive de la forêt. Il paraît que cela aurait des conséquences indirectes très graves sur la population africaine, d’après ce que disent certains qui sont toujours contre tout.
Un Robin des Villes. Car maintenant, les vrais voleurs, ils se cachent en ville. Se cacher dans la tour d'une grande mégalopole, c'est plus efficace que de se cacher derrière un arbre où il y a toujours une fesse ou un genou qui dépasse.
Donc demain, prenez un forfait WIMAX, vous contribuerez à payer les vacances de Nicolas Sarkozy. A votre bon coeur messieurs dames !
On ne pas se plaindre tout de même !
Vous ne prêtiez qu'aux riches ? Et bien donnez maintenant !
Ah ! Il y a une autre raison pour laquelle il est très important de se réjouir de cette technologie WIMAX, c'est l'autre solution développée sur les antennes WIMAX, c'est-à-dire des caméras de vidéosurveillance. Ça, c'est génial ! Car dans quelques années, comme le Wimax sera totalement dépassé pour le haut débit internet, on pourra vous surveiller à peu de frais, et éventuellement, en Pays-Basque, traquer jusque dans les petits villages, le terroriste basque qui sommeille en chacun de nous, de Lacarry à Ayherre, en passant par Moncayolle.
On ne va pas se plaindre tout de même... L’ordre et la justice sont respectés. Et au final, elles auront servi à quelque chose ces antennes WIMAX !

vendredi 23 janvier 2009

TABLE RONDE : LES ÉNERGIES DEMAIN

Comment se déplacer, se chauffer, se nourrir demain, à l’heure où les énergies deviendront de plus en plus rares et de plus en plus chères, avec une population mondiale en constante augmentation et des besoins sans cesse croissants ? Quelles seront les conséquences pour chacun d’entre nous dans notre vie quotidienne ?

Tel sera le thème de la soirée organisée par l’association Alkarkide / Solidaire

Les invités à cette réunion de débat et d’information seront

Phylippe Meau : Ingénieur spécialiste énergie renouvelable & habitat bioclimatique
Gedeol : groupe pour la décroissance à Oloron
Alain Mallet : membre des Verts, spécialiste des hydrocarbures. Ingénieur de l’école nationale du pétrole et des moteurs
Rendez-vous vendredi 30 janvier 2008 à 20h30 à la salle Iraty du Centre Multiservices de Mauléon.

(Les personnes handicapés seront prises en charge par les organisateurs)

mardi 20 janvier 2009

Chouette l'effraie !




Je n'habite pas seul chez moi. Bien sur il y a la famille, femme et enfants, le chien. Bientôt un chat peut-être. Il y a aussi un troglodyte qui niche depuis quelques années dans le linteau d'une porte. Tous les ans, à la même période, en avril ou mai, je crois, il reconstruit son nid avec de la mousse toute fraîche. De la cuisine je le vois entrer et sortir, minuscule, avec sa petite queue relevée en un adorable panache. Je ne voudrais pas oublier ces chères grenouilles, vertes et rousses, les crapauds qui font des concerts tous les soirs, au printemps, uniquement pour ma gueule. Il y a les loirs dans le grenier qui bouffe la laine de verre et tous les autres visiteurs de passage. Les merles qui fouinent dans les buissons, la pie qui jacasse dans les branches, le pinson, les tourterelles et les taupes qui ravagent mon terrain etc... Sans compter mes frères et soeurs les arbres et les plantes.
Mais je voudrais vous parler là d' une effraie des clochers qui me fait l'honneur de traîner ses plumes dans et autour de ma maison. Cela fait quelques années qu'elle habite par là. La maison est tellement grande, possède tellement de recoins, que je serais bien en peine de vous dire où elle peut nicher. Apparemment, elle a ses habitudes nocturnes derrière mon atelier. Elle macule tout avec ses fientes blanches et noires. Elle fait de magnifiques toiles contemporaines sur le béton, ce qui est sa façon à elle, probablement, de rendre hommage à la civilisation humaine. C'est du moins comme cela que je le vois. De temps en temps, je tombe sur une pelote de rejection que je regarde à la loupe.
Un jour, je suis monté dans un petit grenier et je suis tombé nez à nez sur elle. A vrai dire, je n'ai pas eu le temps de la voir. J'ai senti un courant d'air me passer au dessus de ma tête et elle a disparu dans une anfractuosité du mur. Apparemment j'ai eu l'impression qu'on s'était un peu disputé cette partie de territoire. Il y avait des bouteilles cassées, des objets renversés. Le sol était maculé de crottes de chauve souris. Mais les chiroptères s'étaient fait la malle. Il y avait du "pousse-toi-d'la-que-je-m'y-mette" dans le coin.
Une ou deux fois, quand je suis rentré assez tard dans la nuit, je l'ai vu sur un arbre. Tout le monde le dit, ça fait un drôle d'effet. C'est probablement pour cela qu'on l'a appelé aussi "la dame blanche", car effectivement, cela fait comme une apparition, un peu magique, merveilleuse et assez rare en somme.
Je voudrais dire, pour finir, que si on n'arrive plus à s'émerveiller de tout ça, c'est que quelque part, on va un peu vers la fin. Autrefois, on les clouait sur les portes. Aujourd'hui on construit un monde qui leur est hostile, comme il est hostile à tous les animaux et plantes sauvages. L'indifférence et le mépris n'est-il pas aussi dangereux que la superstition ? Je le pense, car aujourd'hui, il s'accompagne de l'industrie planétaire, de la technologie sans conscience, et de l'homocentrisme.
Je crois qu'il faut changer notre regard avant qu'il ne soit trop tard. Il faut apprécier à sa juste valeur ce qui est tout de même notre plus grand trésor c'est-à-dire, la vie, la faune, la flore sur la planète terre.

lundi 19 janvier 2009

Découverte archéologique en Soule

J'ai reçu ça : marrant non ?

Dans le cadre de fouilles dans le sous-sol russe jusqu'à 100m de profondeur, les scientifiques russes ont trouvé des vestiges de fil de cuivre qui datait d'environ 1000 ans. Par provocation les Russes ont conclu publiquement que leurs ancêtres disposaient déjà il y a 1000 ans d'un réseau de téléphone en fil de cuivre.

Les Américains, pour faire bonne mesure, ont également procédé à des fouilles dans leur sous-sol jusqu'à une profondeur de 200m. Ils y ont trouvé des restes de fibres de verre. Il s'est avéré qu'elles avaient environ 2000 ans. Les Américains ont conclu que leurs ancêtres disposaient déjà il y a 2000 ans d'un réseau de fibre de verre numérique. Et cela, 1000 ans avant les Russes !

Une semaine plus tard, en Soule, dans le Pays Basque, on a publié le communiqué suivant : "Suite à des fouilles dans le sous-sol de la vallée de Mauléon jusqu'à une profondeur de 500m, les scientifiques basques n'ont rien trouvé du tout. Ils concluent que les Anciens Basques disposaient déjà il y a 5000 ans d'un réseau Wifi."

samedi 17 janvier 2009

Combien de divisions

Uri AvneryDans cette guerre, comme dans toute guerre moderne, la propagande joue un rôle majeur. La disparité entre les forces, entre l’armée israélienne – avec ses avions, ses hélicoptères de combat, ses drones, ses navires de guerre, son artillerie et ses tanks – et les quelques milliers de combattants du Hamas légèrement armés, est peut-être de un à un million. Sur le plan politique, le fossé entre eux est encore plus grand. Mais en termes de propagande de guerre, le fossé est presque infini.

IL Y A PRÈS de soixante dix ans, au cours de la Seconde guerre mondiale, un crime odieux fut commis dans la ville de Léningrad. Pendant plus de mille jours, une bande d’extrémistes appelée "l’Armée rouge" prirent les millions d’habitants de la ville en otage et provoquèrent les représailles de la Wehrmacht allemande dans les centres de population à l’intérieur de la ville. Les Allemands n’eurent d’autre alternative que de bombarder la population et d’imposer un blocus total qui causa la mort de centaines de milliers de personnes.

Quelque temps avant cela, un crime semblable avait été commis en Angleterre. La bande à Churchill se cachait dans la population londonienne, utilisant les millions de citoyens comme boucliers humains. Les Allemands furent obligés d’envoyer leur Luftwaffe et de réduire la ville en ruines. Ils appelèrent cela le Blitz.

C’est la description qui serait faite dans les livres d’histoire aujourd’hui – si les Allemands avaient gagné la guerre.

Absurde ? Pas plus que les descriptions quotidiennes dans nos médias, qui répètent ad nauseam : les terroristes du Hamas utilisent les habitants de Gaza comme "otages" et exploitent les femmes et les enfants comme "boucliers humains", ils ne nous laissent aucune alternative que de procéder à des bombardements massifs, dans lesquels, à notre grand regret, des milliers de femmes, d’enfants et d’hommes désarmés sont tués et blessés.

DANS CETTE GUERRE, comme dans toute guerre moderne, la propagande joue un rôle majeur. La disparité entre les forces, entre l’armée israélienne – avec ses avions, ses hélicoptères de combat, ses drones, ses navires de guerre, son artillerie et ses tanks – et les quelques milliers de combattants du Hamas légèrement armés, est peut-être de un à un million. Sur le plan politique, le fossé entre eux est encore plus grand. Mais en termes de propagande de guerre, le fossé est presque infini.

Presque tous les médias occidentaux ont au début répété la ligne de propagande officielle israélienne. Ils ont presque entièrement ignoré la version palestinienne de l’histoire, et n’ont fait aucune mention des manifestations quotidiennes du camp de la paix israélien. La raison avancée par le gouvernement israélien ("l’Etat doit défendre les citoyens contre les roquettes Qassam") a été acceptée comme la pure vérité. L’autre version, selon laquelle les lancements de Qassam sont des représailles pour le siège qui affame le million et demi d’habitants de la bande de Gaza, n’a pas du tout été mentionnée.

C’est seulement quand les horribles scènes venant de Gaza ont commencé à être montrées sur les écrans des télévisions occidentales, que l’opinion publique mondiale a commencé à changer peu à peu.

Certes, les chaînes occidentales et israéliennes n’ont montré qu’une toute petite partie des évènements meurtriers qui apparaissent 24 heures sur 24 chaque jour sur la chaîne arabe Al Jazira, mais une photo d’un enfant mort dans les bras de son père terrifié est plus forte qu’un millier de phrases bien structurées du porte-parole de l’armée israélienne. Et c’est ce qui est décisif en fin de compte.

La guerre, toute guerre, est le royaume des mensonges. Que l’on appelle cela propagande ou guerre psychologique, tout le monde accepte l’idée qu’on a le droit de mentir pour son pays. Quiconque dit la vérité prend le risque d’être traité de traître.

L’ennui est que c’est pour celui qui la diffuse que cette propagande est la plus convaincante. Et après, on se convainc soi-même qu’un mensonge est la vérité, on falsifie la réalité, et on ne peut plus prendre de décisions rationnelles.

Un exemple de ce processus entoure l’atrocité la plus choquante de cette guerre : le bombardement de l’école de l’ONU Fakhura dans le camp de réfugiés de Jabaliya.

Immédiatement après que l’évènement a été connu à travers le monde, l’armée a "révélé" que des combattants du Hamas avaient tiré des obus de mortier depuis l’entrée de l’école. Pour preuve, ils ont fourni une photo aérienne qui montrait en effet l’école et le mortier. Mais peu de temps après, le menteur officiel de l’armée devait admettre que la photo datait de plus d’un an. En bref : une falsification.

Par la suite, le menteur officiel a déclaré que "on tirait sur nos soldats depuis l’intérieur de l’école". Il fallut à peine un jour pour que l’armée soit obligée d’admettre au personnel de l’ONU que c’était un mensonge aussi. Personne n’a tiré de l’intérieur de l’école, et aucun combattant du Hamas ne se trouvait dans l’école, laquelle était pleine de réfugiés terrifiés.

Mais cette reconnaissance n’avait plus vraiment d’impact. Entretemps, les Israéliens avaient été complètement convaincus qu’ "ils tiraient de l’intérieur de l’école", et les présentateurs de télévision avaient annoncé cela comme un fait établi.

Il en alla de même pour les autres atrocités. Chaque bébé se transforma, au moment de mourir, en terroriste du Hamas. Chaque mosquée bombardée devint instantanément une base du Hamas, chaque immeuble d’habitation une cache d’armes, chaque école un poste de commande terroriste, chaque bâtiment du gouvernement civil un "symbole de l’administration Hamas". Ainsi l’armée israélienne préserve sa pureté en tant qu’ "armée la plus morale du monde".

LA VÉRITÉ est que les atrocités sont le résultat direct du plan de guerre. Cela reflète la personnalité d’Ehoud Barak – un homme dont les façons de penser et d’agir constituent des preuves incontestables de ce que l’on appelle une "aliénation morale", un trouble sociopathe.

L’objectif réel (à part gagner des sièges aux prochaines élections) est de mettre fin au gouvernement Hamas dans la bande de Gaza. Dans l’imagination des concepteurs de ce plan, le Hamas est un envahisseur qui a pris le contrôle d’un pays étranger. La réalité est bien sûr toute autre.

Le mouvement Hamas a obtenu la majorité dans des élections éminemment démocratiques qui ont eu lieu en Cisjordanie, à Jérusalem-est et dans la bande de Gaza. Il a gagné parce que les Palestiniens étaient arrivés à la conclusion que l’approche pacifique du Fatah n’avait rien obtenu d’Israël – ni gel de la colonisation, ni libération des prisonniers, ni le moindre pas en direction de la fin de l’occupation et de la création d’un Etat palestinien. Le Hamas est profondément enraciné dans la population – non seulement comme mouvement de résistance qui lutte contre l’occupant étranger, comme l’Irgun et le groupe Stern dans le passé – mais aussi comme organisation politique et religieuse qui fournit des services dans les domaines social, éducationnel et médical.

Du point de vue de la population, les combattants du Hamas ne sont pas un corps étranger, mais les fils des familles de la bande de Gaza et des autres régions de Palestine. Ils ne "se cachent pas derrière la population", la population les considère comme ses seuls défenseurs.

Par conséquent, toute l’opération est fondée sur de fausses hypothèses. Transformer la vie en enfer ne conduit pas la population à se soulever contre le Hamas, mais au contraire, à s’unir derrière le Hamas et à renforcer sa détermination à ne pas se rendre. La population de Léningrad ne s’est pas dressée contre Staline, pas plus que les Londoniens ne se sont retournés contre Churchill.

Celui qui donne l’ordre d’une telle guerre avec de telles méthodes dans un territoire si densément peuplé sait qu’il causera des massacres de civils. Apparemment cela ne l’a pas troublé. Ou il a cru qu’ "ils changeront de voie" et que "cela engourdira leur conscience" de sorte qu’à l’avenir ils n’oseront plus résister à Israël.

Une des plus hautes priorités pour les planificateurs de la guerre était de réduire au maximum les victimes parmi les soldats, sachant que l’état d’esprit d’une large partie de l’opinion pro-guerre changerait s’il y avait de telles victimes. C’est ce qui est arrivé dans les première et seconde guerres du Liban.

Cette considération joue un rôle particulièrement important parce que toute la guerre fait partie de la campagne électorale. Ehoud Barak, qui a remonté dans les sondages dans les premiers jours de la guerre, savait que son score chuterait si des images de soldats morts défilaient sur les écrans de télévision.

En conséquence, une nouvelle doctrine a été appliquée : éviter les pertes parmi nos soldats au moyen de la destruction totale de tout ce qui se trouve sur leur passage. Les auteurs de cette idée étaient non seulement prêts à tuer 80 Palestiniens pour sauver un soldat israélien, comme cela est déjà arrivé, mais 800. La réduction au maximum du nombre de victimes de notre côté est le commandement premier, ce qui cause un nombre record de victimes civiles de l’autre côté.

Cela signifie le choix conscient d’une sorte de guerre particulièrement cruelle – et en cela c’est son talon d’Achille.

Un homme sans imagination, comme Barak (son slogan électoral : "Pas un brave type, mais un leader") ne peut pas imaginer comment les braves gens à travers le monde réagissent aux actions comme l’assassinat de familles nombreuses entières, la destruction de maisons sur la tête de leurs habitants, les cortèges de garçons et de filles dans leur linceul blanc prêts à être inhumés, les reportages sur les gens qui trouvent la mort au bout de plusieurs jours parce que les ambulances n’ont pas pu arriver à temps, l’assassinat de médecins et d’infirmiers en route pour sauver des vies, l’assassinat de chauffeurs de l’ONU apportant de la nourriture. Les images des hôpitaux, avec les morts, les mourants et les blessés étendus ensemble sur le sol par manque de place, ont choqué le monde. Aucun argument n’est assez fort à côté de l’image d’une petite fille blessée gisant sur le sol, se tordant de douleur en criant "Maman ! Maman !"

Les planificateurs de la guerre ont pensé qu’ils pourraient empêcher le monde de voir ces images en interdisant la couverture par la presse. Les journalistes israéliens, pour notre honte, ont accepté de se contenter des reportages et photos fournis par le porte-parole de l’armée, comme si c’était des informations authentiques, alors qu’eux-mêmes restent à des kilomètres du théâtre des événements. Les journalistes étrangers n’étaient pas autorisés à entrer non plus, jusqu’à ce qu’ils protestent et soient emmenés pour des tours rapides dans des groupes sélectionnés et contrôlés. Mais, dans une guerre moderne, un tel point de vue stérile et fabriqué de toute pièce ne peut pas complètement exclure tous les autres – les cameras sont à l’intérieur de la bande de Gaza, au milieu de l’enfer, et ne peuvent pas être contrôlées. Al Jazira diffuse les images au fil des heures et entre dans toutes les maisons.

LA BATAILLE pour l’écran de télévision est une des batailles décisives de la guerre.

Des centaines de millions d’Arabes, de la Mauritanie à l’Irak, plus d’un milliard de musulmans du Nigéria à l’Indonésie voient les images et sont horrifiés. Ceci a un fort impact sur la guerre. Beaucoup de téléspectateurs considèrent les dirigeants d’Egypte, de Jordanie et de l’Autorité palestinienne comme des collaborateurs d’Israël dans la perpétration de ces atrocités contre leurs frères palestiniens.

Les services de sécurité des régimes arabes sont en train de percevoir une dangereuse effervescence parmi les peuples. Hosni Moubarak, le dirigeant arabe le plus exposé parce qu’il est près du passage de Rafah face aux réfugiés terrifiés, a commencé à faire pression sur les décisionnaires de Washington, qui jusqu’alors avaient bloqué tout appel au cessez-le-feu. Ceux-ci ont commencé à comprendre la menace envers les intérêts vitaux américains dans le monde arabe et ont soudain changé d’attitude. – ce qui a causé la consternation parmi les diplomates israéliens.

Les gens qui sont en état d’aliénation morale ne peuvent pas comprendre les motivations des gens normaux et deviner leur réactions. "Combien de divisions a le Pape" ironisa Staline. "Combien de division ont les gens de conscience ?" pourrait aussi bien demander Ehoud Barak.

Comme cela commence à apparaître, ils en ont un peu. Pas nombreuses. Pas très rapides à réagir. Pas très fortes et pas très organisées. Mais, à un certain moment, quand les atrocités dépassent les bornes, et que les masses de protestataires se regroupent, cela peut décider d’une guerre.

L’ERREUR de compréhension de la nature du Hamas a conduit à une erreur d’appréciation des résultats. Non seulement Israël est incapable de gagner la guerre, mais le Hamas ne peut pas la perdre.

Même si l’armée israélienne parvenait à tuer tous les combattants du Hamas jusqu’au dernier, le Hamas gagnerait. Les combattants du Hamas seraient considérés comme les parangons de la nation arabe, les héros du peuple palestinien, les modèles pour l’émulation de tous les jeunes du monde arabe. La Cisjordanie tomberait dans les mains du Hamas comme un fruit mûr, le Fatah disparaîtrait dans un océan d’oubli, les régimes arabes seraient menacés d’effondrement.

Si la guerre prend fin avec le Hamas toujours debout, meurtri mais invaincu, face à la puissante machine militaire israélienne, cela ressemblera à une fantastique victoire, une victoire de l’esprit sur la matière.

Ce qui restera gravé dans la conscience du monde sera l’image d’Israël comme un monstre tâché de sang, prêt à tout moment à commettre des crimes de guerre sans vouloir accepter la moindre contrainte morale. Ceci aura de graves conséquences pour notre avenir à long terme, notre place dans le monde, notre chance de parvenir à la paix et à la tranquillité.

Au final, cette guerre est aussi un crime contre nous-mêmes, un crime contre l’Etat d’Israël.

Uri Avnery

Article écrit en hébreu et en anglais le 10 janvier 2009, publié le 11 sur le site de Gush Shalom – Traduit de l’anglais "How Many Divisions ?" : SWPHL

mardi 13 janvier 2009

Il faut se rappeler…

Il faut se rappeler de toutes ces choses. Ça fait frémir mais ça doit servir, ou sinon nous n'avons plus rien à faire.

Il faut se rappeler d'un petit muret en pierres sèches qui longeait un gai ruisseau. Un érable déployait ses branches comme des bras protecteurs ou des mains qui s’étendaient comme des parasols au-dessus des têtes. Un couple d'amoureux prenait la vie en plein soleil assis sur ce petit mur. Une libellule s'appuyait non loin de là, sur une pierre chaude, se demandant où elle déposerait ses oeufs. C'était au mois de mai. De ce muret éternel, la vie bascula sur l'herbe, les bras et les ailes mêlés dans un même élan, dans le même va et vient. De l'herbe amoureusement foulée, se levèrent les nouveaux enfants du monde.
Un jour une autoroute passa sur le mur, sur le nid de la libellule et du couple d'amoureux. Le ruban de bitume plia l'histoire de ce coin de paradis dans une boîte noire et l'endroit de l'amour fut définitivement rayé de la carte.

Il faut se rappeler de Fernand. C'était un modeste artisan. Il avait appris par petites touches et la moindre de ces touches faisait un château de cartes qui frôlait les nuages. Tout était dans la tête, tout était dans les mains, tout était dans le coeur, avec cette fragilité qui tient aux belles choses de l'art. Il avait appris à forger le fer de son père, qui l'avait appris de son père, qui l'avait appris de son père qui l'avait appris de son père... On appelle ça le patrimoine. Fernand n'avait jamais pensé à coucher tout cela sur du papier pensant que la vie était plus forte et qu'elle se chargeait normalement de tenir les choses dans l’univers. Il n'avait pas de femme et pas d'enfants. Un jour, il accueillit Jérôme, un adolescent de 15 ans. Jérôme fit son apprentissage. Et puis, il y eu la guerre, en 1914. Elle prit la tête, les mains et le coeur de Jérôme. Le château de carte s'écroula sans laisser de traces, emportant avec lui des siècles de pratiques, d'expériences et de connaissances empiriques.

Il faut se rappeler de ce petit garçon qui frôlait l'existence d'une aile trop légère. Pierre, il s'appelait. Il avait une mission intérieure, être heureux et libre. Le tourbillon intérieur de sa membrure savait qu'il pourrait devenir un grand homme. Un grand homme, c'est-à-dire, quelqu'un qui saurait voir les signes sur les visages, poser une main sur une épaule, dire les bons mots au bon moment, trouver les chemins vitaux et toutes ces petites choses qui font qu'on est un être vivant accompli. Rien de plus simple normalement, mais la civilisation humaine a horreur du plein de vie et cherche à remplir par ce qui n'est finalement que du vide. Pour devenir un « grand homme », il faut d'abord se sentir libre et heureux de se déployer et se sentir heureux de se laisser glisser le long du grand ruisseau de la vie.
Or, un jour, l'instruction scolaire confondit le petit homme avec du mobilier qui sert à ranger les affaires. Le savoir fut prépondérant au désir de vivre, d'être heureux et libre, ce qui détermine normalement toute l'existence. Le petit garçon s'éteignit et déposa tous ses trésors sur le bord du chemin qui ne servirent plus à rien ni à personne.

Il faut se rappeler de ces petites choses qui disparaissent sans laisser de traces. Car dans le monde de compétition et de guerre que nous vivons, dans cette triste sédimentation de la mémoire, il y a des trésors minuscules ou grandioses qu'on n'imagine même pas et qui disparaissent.
Il faut se rappeler de toutes ces choses. Ça fait frémir, ça fait horreur quelques secondes, si on aime un tant soit peu les humains, la vie et tout ce qui existe de beauté sur la planète. Ça doit faire enrager si on aime la justice, la création et le développement naturel. Ça doit laisser imaginer ce que pourrait être la planète, demain, selon que nous faisons attention à ce qui est minuscule et pas très visible, ou selon que nous l’ ignorions.

Il faut se rappeler de toutes ces choses. Ça fait frémir mais ça doit servir ou sinon, nous n'avons plus rien à faire.

lundi 12 janvier 2009

Amañi

Khantü hau zuri deizüt, amañi maitia
Arimaren zolatik amoioz bethia
Goguan barna beitüt zure so eztia
Enetako zirade bethiko gaztia

Amaren ordaria behar ordietan
Haren lagüntzalia beste güzietan
Hainbeste lan eginik oi denen hunetan
Hartze handia düzü gure bihotzetan.

Zunbat maite gütützün, Jinkuak badaki
Gure bizia düzü pharte bat eraiki
Aingürü begirale zitzaigü jarraiki
Ülhünpetan argi bat ixilik ekarri.

Amañi maite zütüt haurrian bezala
Biziak heben lüzaz etxeki zitzale
Ahal bezaiñ harditik ikhus zitzadala
Zure zaintzale dela bihotzen hegala.


Grand-mère

Grand-mère bien-aimée, je vous dédie ce chant
Plein d’amour au fond de ma pensée,
Car votre doux regard est encré en moi
Et, pour moi, vous serez toujours jeune.

Remplaçant la mère chaque fois que nécessaire,
L’aidant le reste du temps,
Vous avez tellement œuvré pour le bien de tous
Que votre place est grande dans nos cœurs.

Dieu seul sait combien vous nous aimez,
Vous avez construit en partie notre vie,
Vous étiez notre ange gardien,
Nous instruisant en silence.

Grand-mère, je vous aime comme au temps de l’enfance.
Que la vie vous garde ici longtemps parmi nous,
Que je vous voie toujours aussi forte,
Votre générosité est votre protection.

vendredi 9 janvier 2009

Nous y sommes

mardi 16 décembre 2008

Fred Vargas :

Nous y voilà, nous y sommes. Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.

Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal. Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance.

Nous avons chanté, dansé.

Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine.

Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés.

On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu.

Franchement on s'est marrés.

Franchement on a bien profité.

Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.

Certes.

Mais nous y sommes.

A la Troisième Révolution.

Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.

« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

Oui.

On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis.

C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies.

La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets.

De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau.

Son ultimatum est clair et sans pitié :

Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse).

Sauvez-moi, ou crevez avec moi.

Evidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux.

D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance.

Peine perdue.

Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.

Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, (attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille) récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés).

S'efforcer. Réfléchir, même.

Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.

Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.

Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.

Pas d'échappatoire, allons-y.

Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante.

Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.

A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie, une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut être.

A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.

A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.


Fred Vargas
Archéologue et écrivain


Fred Vargas (née Frédérique Audoin-Rouzeau) est une femme de lettres française, née le 7 juin 1957 à Paris.

mardi 6 janvier 2009

Pour avoir tout, on bouffe rien !

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Ce que je crains le plus, c'est que la grève de la faim ne devienne à la mode et ne se banalise comme n'importe quel autre évènement vulgaire de la société contemporaine. On ferait la grève de la faim pour n'importe quoi, n'importe où. Pour avoir une voiture plus spacieuse, pour avoir son BAC du premier coup, pour avoir une ristourne sur le dernier Quad nickelé et manucuré de chez Uskvarna. On ferait la grève de la faim à Star Académy, pendant la coupe du monde de foot ou le tournois de tennis de Roland Garros pour des choses - on n'en doute pas - très très importantes.
Déjà, Jean Lassalle avait inauguré la grêve de la faim populiste et vulgaire. Le gars il s'était dit : "tiens je vais faire la grève de la faim, je suis député et on va m'entendre...." Il a inauguré la grève de la faim en col blanc ! Mon dieu, moi qui tenait la grève de la faim en vénération pour avoir lu les magnifiques chapitres de Lanza del Vasto et et pour m'être intéressé à l'histoire de Gandhi, l'homme qui, tout seul, libéra son pays de l'oppresseur anglais... C'était pas des rigolos ces grèveurs, c'était pas des opportunistes, c'était des combattants. Alors, voir l'autre grand fada, le Gandhi-Castafiore faire sa grève de la faim en pourfendeur de l'ours et de la nature... Quelle tristesse !
Et aujourd'hui j'apprends qu'un patron de bar, dans un village de Loire Atlantique, a aussi fait une grève de la faim. Le comble du vulgaire est atteint... Une grève de la faim... Ouvrez bien vos portugaises... Pour défendre le droit de fumer dans son établissement ! Au secours les poètes, les mystiques, les écologistes, les combattants de la vie, attendez-vous demain à avoir de la concurrence ; pour le Telethon vous verrez votre coiffeur ne plus rien manger de la journée en solidarité avec les Myopathes. Ils appeleront ça : "pas de pattes pour les myopathes", ou pas de thon pendant le Telethon !
Pour qu'Irène obtienne son passeport pour aller en vacances en Thailande... grêve de la faim !
Pour que Bertrand se paye son écran plat comme tous les beaufs de la planète France... Grève de la faim !
Tiens ! Même moi, demain je m'y mets. Pour avoir la fibre optique et un vrai haut débit internet qui me permettrait enfin d'avoir la TNT et toutes les chaînes à la con qu'il me manquait pour être un parfait abruti. Demain pour la fibre optique je m'arrête de manger des fibres alimentaire.
Allez tous avec moi, le slogan officiel sera : "pour avoir tout, on bouffe rien ! "
Que la grève de la faim soit un truc branché et populaire, merde !

Au fait, n'oubliez pas de venir vendredi soir à Mauléon au centre multiservices pour écouter Daniel Oberhausen qui viendra de Bordeaux pour que je puisse devenir un parfait abruti avec de la bonne fibre optique. Venez nombreux j'arrêterai de manger à partir de vendredi soir. Je ferai la grève de la faim toute la nuit devant la mairie de Maule.

vendredi 2 janvier 2009

Le Wimax en question

Suite à la pétition pour une desserte internet par la fibre optique qui a recueilli prés de 300 signatures à Moncayolle et au collectif se mettant en place avec Berrogain Larruns,
Une soirée-débat sur les risques liés aux ondes électromagnétiques, dont le Wimax aura lieu :
le vendredi 9 janvier 2009 à 20h30 salle Iraty au centre Multiservices à Mauléon.

Cette réunion sera animée par Daniel Oberhausen, physicien, membre du Priartem et expert à la Cour d’Appel de Bordeaux.

Afin d’obtenir une information la plus complète et la plus objective possible, élus-décideurs et opérateurs maîtres-d’œuvres pour la desserte Wimax ont également été conviés à ce débat.

Vous êtes invités à y prendre par très nombreux

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- Il y a quelques temps Yves Calvi sur France 5 invitait Daniel Oberhausen : voir un extrait ici