samedi 7 juin 2008

Communication de Via Campesina

La biodiversité génétique des plantes - mais aussi des animaux - est un enjeu fondamental pour l’Humanité car elle seule permettra à l’agriculture de s’adapter aux défis du changement climatique. De toute évidence, cette biodiversité est gravement menacée par les industries de la semences et des biotechnologies.

Via Campesina , Communication au Tirpaa, 29 0ctobre 2007 Guy Kastler, France

Dans les pays du Nord, les variétés paysannes ont presque totalement disparues des champs au point que les agriculteurs biologiques ne trouvent plus de semences traditionnelles adaptées à leur mode de culture. Comme ces agriculteurs ne peuvent pas non plus utiliser les semences du commerce trop stables et homogènes pour démarrer de nouvelles sélection, ils se tournent vers les collections « ex situ » existant encore. Or nombre d’entre elles leur sont fermées, contrairement au principe de « l’accès facilité des paysans » énoncé dans le TIRPAA. Soit parce qu’aucune description des variétés n’est disponible au-delà d’un numéro de code sans autre référence, soit au prétexte qu’ils produisent pour le marché et que la loi ne veut pas reconnaître qu’ils puissent par la même occasion faire de la conservation et de la sélection.

Si elle se généralise à l’ensemble de la planète, cette situation pourrait être dramatique pour l’avenir de l’humanité. En effet, les sélections industrielles font brutalement évoluer les plantes hors de leur milieu environnant du champ où elles ne peuvent plus s’adapter sans béquilles chimiques toujours plus importantes. Les biotechnologies modernes remplacent la multiplication à l’infini d’une seule plante (lignées et hybrides) par la multiplication d’une seule cellule. Cet anéantissement de toute diversité intra variétale des cultures produit des plantes de plus en plus inadaptées aux changements, au contraire des variétés populations paysannes qui offre un potentiel de diversité qui se renouvellent dans le champ à chaque cycle. Le développement durable ne peut plus aujourd’hui prétendre s’appuyer sur les profits des multinationales semencières, car ceux-ci n’existent que parce que les plantes cultivées qu’elles commercialisent sont de plus en plus éphémères et incapables de se reproduire au-delà d’une ou deux générations.

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article8641

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