dimanche 30 décembre 2007

Comment les riches détruisent la planète

Dernièrement j'ai lu ce livre. C'est couillon, il y a quelques temps, j'avais fait une jolie note de lecture bien argumentée, mais je ne la retrouve pas, tout en étant persuadé que je l'avais mise sur ce blog ! Je recherchais cette note parce qu'un copain me reprochait injustement de ne pas croire en la lutte des classes. Vexé comme un pou, j'ai cherché une riposte. Et j'ai repensé à ce livre que j'ai lu il y a peu et qui inclus la nature dans la lutte des classes et qui lie social à l'écologie. Oui il est temps d'inclure la nature dans cette lutte pour le droit à l'existence, pour le droit à la vie de toute la vie. Je ne suis pas toujours capable d'expliquer verbalement certaines choses que je ressens très fortement intuitivement. Ce livre exprime bien ce que je ressens et j'abonde totalement dans son raisonnement. A fortiori puisqu'il inclus le problème de la biodiversité et il explique que l'homme et la nature sont les deux victimes de cette "classe dirigeante prédatrice et cupide, gaspillant ses prébendes, mésusant du pouvoir et qui fait obstacle au changement de cap qui s'impose". Chez les Verts, cela fait longtemps qu'on a pigé qu'il ne pouvait y avoir de social sans écologie et d'écologie sans social. C'est même je crois les fondements du parti Vert.
Autrefois, et suivant la doctrine marxiste, les hommes dominaient d'autres hommes jusqu'à les réduire en esclavage, jusqu'à les éliminer massivement parfois. Mais aujourd'hui, en plus, l'homme menace la planète, ouvre des centres concentrationnaires dans lequel il parque des millions d'animaux d'élevage, détruit les espèces qu'il considère nuisibles ou inutiles et il menace la vie sur la planète... Il est temps de faire une petite révision de notre "manuel du gauchisme".
Voir aussi : http://www.ecologie-radicale.org/

Présentation de l'éditeur

Nous sommes à un moment de l'histoire qui pose un défi radicalement nouveau à l'espèce humaine : pour la première fois, son prodigieux dynamisme se heurte aux limites de la biosphère et met en danger son avenir. Vivre ce moment signifie que nous devons trouver collectivement les moyens d'orienter différemment cette énergie humaine et cette volonté de progrès. C'est un défi magnifique, mais redoutable. Or, une classe dirigeante prédatrice et cupide, gaspillant ses prébendes, mésusant du pouvoir, fait obstacle au changement de cap qui s'impose urgemment. Elle ne porte aucun projet, n'est animée d'aucun idéal, ne délivre aucune parole mobilisatrice. Après avoir triomphé du soviétisme, l'idéologie néolibérale ne sait plus que s'autocélébrer. Presque toutes les sphères de pouvoir et d'influence sont soumises à son pseudo-réalisme, qui prétend que toute alternative est impossible et que la seule voie imaginable est celle qui conduit à accroître toujours plus la richesse. Cette représentation du monde n'est pas seulement sinistre, elle est aveugle. Elle méconnaît la puissance explosive de l'injustice, sous-estime la gravité de l'empoisonnement de la biosphère, promeut l'abaissement des libertés publiques. Elle est indifférente à la dégradation des conditions de vie de la majorité des hommes et des femmes, consent à voir dilapider les chances de survie des générations futures. Pour l'auteur de ces pages incisives et bien informées, on ne résoudra pas la crise écologique sans s'attaquer à la crise sociale concomitante. Elles sont intimement liées. Ce sont aujourd'hui les riches qui menacent la planète.

Site de l'auteur : http://www.reporterre.net/

vendredi 28 décembre 2007

Vive la télé

Tiens, pour une fois, je vais défendre la téloche. Car il est de bon ton dans certains milieux artistico-gaucho-intello que je fréquente, de fustiger la petite lucarne.
Pour moi, les choses sont claires, la télé est un miroir de nous-mêmes individuellement ou collectivement.
La télé renvoie à nos propres faiblesses et elle est un miroir de notre crasse, de notre incapacité à la maitriser réellement mais surtout notre incapacité à NOUS maitriser. Parce que franchement, quoi qu'on en dise, c'est nous le chef de la téloche finalement. On n'est pas obligé de regarder les conneries, on peut regarder les trucs intelligents. On peut prendre le programme et surligner ce qu'on va regarder, et enregistrer si on est absent. Mais en général, devant la télé, c'est de nous mêmes que nous avons peur. Devant elle on devient des loques avachies. Contrairement au cinoche dont la lumière vient dernière nous, la lumière de la télé, on la prend en pleine poire, et quand on est fatigué, elle est là comme une maman en toc qui nous porte jusqu'au lit ensucé comme après une séance d'hypnose. Ce cas de figure, c'est quand on est mort. Car devant la télé, comme devant la vie, il faut être vivant, il faut être debout, il faut être résistant si on ne veut pas être baladé.
La télé c'est la vie. Pareil dans la vie, on a des choix à faire entre des trucs médiocres et des trucs qui élèvent la pensée et l'âme.
Dans la vie, on peut aller au Mc Do, où dans un restaurant végétarien. On peut aller voir le départ du Paris Dakar, où on peut aller au Louvre. On peut aller dans les bois avec un fusil ou un appareil photo.
Dans la vie aussi, il faut être vivant et debout pour ne pas prendre les grandes lumières de la consommation dans la tronche.
Souvent, ceux-là même qui crachent sur la téloche, crachent aussi sur la démocratie en disant qu'ils ne voteront jamais parce que le système est pourri, que tous les politiques sont corrompus, que les partis politique ne cherchent que leur pouvoir. Il faudrait foutre en l'air les antennes relais comme il faudrait foutre en l'air le suffrage universel. Ils n'osent pas regarder le monde en face et attendent le moment propice pour mettre leur monde à la place.
Dans la démocratie, c'est le peuple qui a voté sarkozy. Aux Etats-Unis, ils ont voté Bush et en Allemagne Hitler a été élu par le peuple endormi lorsque certains croyant voir de la lumière ne voyaient que leur propre ombre.
Dans la télé, c'est le peuple qui décide des programmes. Si si ! C'est dur à admettre mais c'est bien le même peuple qui vote non au referendum du TCE et qui vote ensuite Sarkozy (je dis ça à l'intention de les amis d'extrême gauche qui flattent le peuple comme une entité indivisible ; le peuple parci, le peuple par là !). Si le peuple regarde le foot à la télé, on lui mettra plus de foot. S'il regarde J-P Foucault, on lui mettra J-P Foucault. C'est marrant d'ailleurs cette propension chez une caste populiste de flatter le peuple quand ça l'arrange et de ne rien dire quand le peuple est une raclure immonde.
J'ai beaucoup regardé la télé dans mon enfance. Je suis un enfant de la télé en quelque sorte. Peut-être aurais-je été plus intelligent (certains diront que ce n'est pas difficile). mais je ne pense pas que cela ait érodé totalement mon libre arbitre ni mon esprit critique. En tous les cas, aujourd'hui je ne suis absolument pas "addicte" comme on dit , et je suis devant la télé, comme je suis devant la vie, c'est-à-dire, libre, normal, cherchant, résistant, pas plus con qu'un autre mais pas plus intelligent non plus.
Et puis, à tous ceux qui crachent sur la télé, n'oubliez pas la zapette où le bouton "éteindre" qui est aussi visible que le bouton des chaines.
La télé, personne n'est obligé de l'acheter comme c'est le cas aujourd'hui de certains instruments comme la bagnole qui est quasi obligatoire pour une bonne partie de la population.
C'est curieux aussi de voir qu'on ne fait pas la même critique à l'ordinateur. Il y a des intellos qui fustigent la télé, mais qui vous répondent néammoins pas le net. Comme si sur internet, on ne trouvait pas les choses les plus abjectes que même la télé n'a pas connaissance. Comme s'il n'y avait pas autant de raisons d'être addicte de l'ordinateur.
Après ça, je ne suis pas un technophile. Je n'ai pas de téléphone portable mais j'ai un ordi, car pour mon entreprise, internet est un plus. Si demain il n'y a plus d'entreprise, ni d'internet, ni de télévision, ni de bagnole, je vous rassure, je saurais utiliser mon temps. Comme disait Boris Vian"Il suffit que j'aime Un brin d'herbe mince Une goutte de rosée Un grillon de bois " .

mardi 25 décembre 2007

Olentzero

Il existe dans la plupart des pays un personnage mythique qui aux alentours de Noël vient souhaiter les voeux et annoncer le Nouvel An. Le Père Noël, Santa Claus, les Rois Mages et Saint Nicolas sont parmis les plus connus. Tous ces personnages viennent chargés de cadeaux pour les enfants et exercent chez ces derniers une attraction particulière. Les Basques aussi nous avons notre personnage de Noël : OLENTZERO.
Qui est donc Olentzero ? Comment le peuple l'a-t-il représenté ? Quelles sont les coutumes liées à ce personnage ?
Il a reçu des noms différents selon les endroits : Olentzaro, Orentzaro et Onentzaro, entre autres. Mais c'est le nom d'OLENTZERO qui a été adopté par la plupart.
ce nom sert non seulement à désigner notre personnage, mais aussi à identifier une époque de l'année : la période de Noël. Olentzero représente l'année qui est sur le point de s'achever.
A l'origine Olentzero a un rapport direct avec le feu. Il s'agit de la célébration du solstice d'hiver. Certaines interprétations et coutumes ont trait au feu et au brulage, par exemple le fait que l'on représente ce personnage comme un charbonnier, qu'il descende par la cheminée ou qu'il fume la pipe. Dans ces trois cas le feu est l'émément significatif, le feu rénovateur et purificateur, symbole de la force nouvelle.
Dans plusieurs villages basques cette période est représentée par un personnage dont la venue coincide avec le jour de Nöel : Olentzero.
Dans certains endroits il prend l'apparence d'un berger, dans d'autres celle d'un paysan, un bouquet d'ajonc et une faucille à la main, et d'ailleurs celle d'un charbonnier. Pour certains il s'agit du dernier Gentil qui est venu proclamer la naissance du Christ ; on lui a aussi attribué autant d'yeux que le nombre de jours d'une années plus un, c'est un homme à 366 yeux.
Ici il est représenté par une figure de paille et de chiffons que l'on promène sur les épaules la nuit de Noël en faisant du porte à porte ; là c'est une personne qui se déguise en Olentzero ; ailleurs on place la figure d'Olentzero prés de la cheminée, le béret sur la tête et une faucille à la main. La faucille, tout comme le feu, symbolise la force de la vie : elle sert à découper les vieilles branches pour laisser la place aux nouvelles pousses.
Il existe aussi une autre coutume qui a été très répandue, ou Olentzero est représenté par un tronc. La nuit de Noël, dans beaucoup de maisons basques on mettait au feu un grand tronc, Olentzero prenant alors la forme d'une bûche que l'on faisait brûler.
Cette bûche aura une force particulière : elle protègera les animaux (représentant les biens) et les habitants de la maison durant toute l'année nouvelle.
Tout comme le feu du solstice d'été, à savoir, celui de la Saint Jean, est un feu qui se fait dehors, sur la place, celui d'hiver est un feu de foyer. C'est ainsi que nos vieux disent : "Gabonetan plantxan, Sanjuanetan plazan" (Olentzero au foyer, Saint Jean sur la place). Aussi, dans certains villages on conserve encore l'habitude selon laquelle chaque membre de la famille doit brûler une bûche, en commençant par le plus âgé pour finir par le plus jeune, sans jamais oublier les absents en brûlant à leur place la buche qui leur correspond.
D'après Satrustegi, dans son livre Solsticio de invierno, Olentzero fut tout d'abord la représentation de la force de la nature qui se renouvelle chaque année.
La tradition chrétienne fit de ce personnage l'annonciateur du Christ en dépassant la signification qu'il avait à l'origine dans le peuple.
A partir des années soixante Olentzero est le personnage qui vient apporter les cadeaux aux enfants.
de toutes façon, Olentzero est devenu notre symbole et nous l'avons adapté à nos habitudes tout comme font les autres peuples.

samedi 22 décembre 2007

Les dames à la licorne

Au début, ce roman était un peu long à démarrer. L'auteur présente plus ou moins la génealogie de tous les descendants des "dames de la licorne".
L'histoire commence avant l'an mil, dix siècles plus tôt, en Anjou, par les épousailles du Duc Foulques le Roux avec une licorne, mariage dont naquirent les rois d'Angleterre, puis tous les rois d'Europe, et, par la lignée des femmes, les cinq filles de Sir John Greene dans l'île irlandaise.
L'ouvrage est lent à démarrer, mais dès que nous sommes sur l'ile au bord de l'Irlande, dans ce vieux château, on est emballé par le destin de ces jeunes filles qui deviennent des femmes pleines de rêves, éprises de liberté sous fond politique avec les Irlandais, les Fenians qui essaient de résister à la répression anglaise.
Les romans de Barjavel se séparent en deux parties : les romans merveilleux et les romans extraordinaires. C'est du moins le classement qui a été fait pour créer les deux recueils publiés aux éditions Omnibus que j'ai achetés chez mon libraire préféré "La Petite Librairie" à Oloron. Ce roman est classé dans les "merveilleux". Mais après, quand on regarde la définition de merveilleux dans le petit Robert, il nous dit : "qui étonne au plus haut point, extraordinaire."
Donc est-ce que ce roman est merveilleux ou extraodinaire, je ne sais pas. Je m'en sors pas une pirouette en disant : un peu les deux. En tous les cas il est captivant.

Un lien

mercredi 19 décembre 2007

La Soule solidaire

Le dernier Pays-Basque magazine consacre son numéro à la Soule :"La Soule solidaire". Dans ce dossier, on parle de la Soule comme je l'aime. Je ne dis pas ça parce qu'ils m'ont demandé d'écrire l'introduction du dossier. Disons que s'ils m'ont demandé d'écrire une petite intro c'est probablement parce qu'ils ont apprécié le regard que j'avais de ma Soule natale. Quoi qu'il en soit, ce dossier parle d'Azia de la coopérative Azkorria, de la Brasserie Akerbeltz, d'Etxebarre 007, de la Mascarade de Mauléon à Barcus et de Peio Serbielle.
Pas un mot sur le rallye des cimes. Pourtant, ils bougent les gugusses et on peut dire qu'on les entend à 10 000... Et on les sent à 20 000 !
Bon il aurait manqué quelque chose sur la gau eskola, les ikastolas et Tokia et son équipe de comédiens, mais bon la place n'est pas extensible.
A noter aussi le dossier sur l'immobilier : "le Pays-Basque est-il à vendre ?" et un très beau calendrier en cadeau "le Pays-Basque vu par les peintres".

Le site : http://www.paysbasquemagazine.com/

dimanche 16 décembre 2007

On pense à toi Ingrid

Quelle image ; on dirait une sainte martyr, un ange, un oiseau diaphane en train de perdre toutes ses plumes, enfermé dans une cage de verdure, une magnifique jungle transformée en prison. Pour changer une jungle en prison, il faut avoir une sacré dose de désimagination. Il faut surtout être un très mauvais magicien.
J'ai lu son livre il y a quelques années. Si vous ne l'avez pas lu, allez-y. "la rage au coeur". Oui, cette femme est habitée par la rage. Celle de la liberté et de la justice.
Elle fait partie de ces travailleurs de l'envie et de la vie qui m'ont convaincu par leur plume, comme Dian Fossey avec son "treize ans chez les gorilles" ou le sous commandant Marcos avec ses "Ya Basta I et II ". Le Sub Marcos m'a fait un peu connaitre le Mexique. Ingrid m'a fait connaitre la Colombie.
Comme dit Daniel Mermet : "Régulièrement, les journalistes déplorent le manque d’intérêt du public pour les pays lointains. Or la figure de la « franco-colombienne » Ingrid, ouvre une passerelle pour aller voir là-bas si j’y suis."

Dans son livre elle explique sa lutte contre les cartels de la drogue, mais aussi contre la politique d'Uribe, contre l'Etat et la corruption.
Une petite pensée pour la Colombie, pour ses otages. Les otages des FARC, mais aussi ceux du gouvernement Colombien.
A ce sujet, il faut écouter l'émisison de Daniel Mermet sur France-Inter consacrée ses jours-ci à la Colombie, la situation politique, les otages, les communautés indigènes. Emissions toujours de grande qualité : http://www.la-bas.org/

Présentation de la série de reportages :
"Colombie, la mort facile, les preuves de vie"

Le site d'Ingrid : http://www.betancourt.info/

samedi 15 décembre 2007

conso-guide des produits de la mer

Pour Noël, oubliez le saumon sauvage de l’Atlantique, allez-y mollo sur le homard et gavez-vous d’huîtres.

Il ne s’agit pas d’un conseil de nutritionniste mais d’une recommandation environnementale. Le WWF-France lance un «Conso-guide : pour une consommation responsable des produits de la mer». Un dépliant à glisser dans sa poche et qui classe poissons, coquillages et crustacés en trois catégories : à privilégier, avec modération et à éviter. «Il ne s’agit pas de condamner les pêcheurs mais d’inciter le consommateur à diversifier ses achats, explique Charles Braine, le responsable du programme pêche au WWF. En Europe, 81 % des stocks exploités sont surpêchés.»

Plus d'infos WWF : http://www.pourunepechedurable.fr/
Article sur libération : http://www.liberation.fr/vous/297659.FR.php


Sources de l'article : http://aquitaine.lesverts.fr/

jeudi 13 décembre 2007

Colline

C'est curieux, j'ai mis du temps à rentrer dans ce livre. Comme si je n'arrivais pas à trouver mes marques. Disons le, je ne connais pas Giono. C'est le premier que je lis (et chaque fois que je dis que j'ai jamais lu Giono, je me fais engueuler par Jenofa qui est une fan absolu de cet auteur.)
Il y a des bouquins, il me faut une plombe pour rentrer dedans parce que je les trouve nul ou parce que l'écriture est trop tordue. Là je ne dirais pas que l'écriture est tordue, mais elle est très dense. Tout est dans l'écriture d'ailleurs, dans les mots et dans le style qui est très lyrique et imagé. L'histoire en elle même, est très simple. Dans ce livre, on n' attend pas une page, un chapitre, les choses se passent aussitôt, dès les premiers mots. Si on loupe les mots on passe à côté de l'histoire. Je ne crois qu'on puisse lire Colline dans le brouhaha d'un bistrot, dans le métro ou dans la rue. Pour rentrer dans le livre, il faut rentrer dans les mots et dans les phrases comme on plonge dans la mer et il faut s'abstraire de tout ce qu'il y a autour. L'idéal, c'est de livre ce livre au printemps, sous un grand figuier, dans un grand parc paisible avec plein d'arbres autour.
Il faut dire, je ne suis pas habitué à lire de la poésie et Giono, c'est de la poésie. Je lis de temps en temps quelques poèmes mais c'est plus du picorage qu'autre chose.
En fait ce qui m'a donné envie de continuer à lire Giono dans l'avenir, c'est le dossier et la préface. Parce qu'ils donnent des explications et aident le lecteur à comprendre en profondeur le message un peu ésotérique de ce livre. Notamment, le fait que l'auteur fasse référence à la mythologie grecque et en particulier au dieu Grec Pan. cela m'a un peu obligé à ouvrir mon dictionnaire de mythologie.
Ça me fait penser à Brassens. Pendant longtemps, j'ai trouvé que Brassens, c'était pas audible, que c'était toujours pareil, qu'il avait une voix de chiotte. Et puis un jour ; paf ! le déclic, comme une claque dans la gueule.
En fait, j'ai hâte de relire un bouquin de Giono, la suite "Un de Baumugne", car j'ai l'impression que j'ai maintenant la clé qu'il me manquait pour bien comprendre ses romans.

Quelques liens pour aller plus loin :
http://www.ratsdebiblio.net/gionojeancolline.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Giono
http://www.aplettres.org/jean_giono1.htm
http://www.alalettre.com/Giono-bio.htm

mardi 11 décembre 2007

Petite annonce :

Laurent CAUDINE, résident à Moncayolle, artisan d'art, marié, un enfant, un chien, une chouette, un arbre, une puce, Cherche suppléante ou titulaire pour élections cantonales à Mauléon.
Femme, si possible, pour parité.
Souhaite présenter programme de gauche, écologiste, anti-libéral, anti-OGM, anti-nucléaire et anti plein de trucs, mais pro-économie solidaire, pro-agriculture bio et paysanne, pro-ours, et pro plein de trucs qu'il conviendra de discuter.

Pas sérieux d'abstenir.

Si intéressé contacter le 05 59 28 32 81.

vendredi 7 décembre 2007

Ours : l'urgence

Je tiens à vous informer qu'il y a un sondage sur ce blog. Pour ceux qui n'ont pas encore votés : voici l'intitulé : "Vous apprenez que les ours des pyrénées sont de retour du côté d'Iraty", qu'elle est votre réaction. Voir dans la colonne de droite. j'aimerais arriver à une centaine de votes, avant de clore le sondage, alors n'hésitez pas à en parler autour de vous.
Mais c'est une occasion, et j'en profite pour donner une nouvelle fois mon point de vue et pour reparler de ce sujet.
- L'homme, aujourd'hui, doit avoir peur de lui même. Il doit être inquiet du pouvoir de destruction toujours grandissant qu'il déploie chaque jour. Il doit prendre conscience qu'il est le prédateur, le nuisible le plus abominable qui existe sur cette planète et que c'est lui qui est un danger aujourd'hui, pour les ours, pour la planète et pour lui même.Voilà mon point de vue.
- Fini l'ère de la peur de la nature, ce temps où les hommes luttaient contre les éléments pour survivre. Les choses se renversent et il faut aujourd'hui avoir peur de l'homme. Et là, peut-être, quand nous prendrons conscience de cela, nous foutrons la paix aux ours de Pyrénées.
- L'ours, ses griffes et ses crocs, à côté du dangereux bipède prétentieux est un mince et frêle brin d'herbe à peine capable de soutenir le poids d'un moustique.
- Tirer sur un ours équivaut à se tirer une balle dans la tête. Ce n'est pas un meurtre, c'est un suicide.
- S'il faut lutter contre les prédateurs et les nuisibles, il faut que les humains se tire une balle dans la tête, pour voir la poutre dans l'oeil.
- Oui, il faut se satisfaire du retour du lynx, du loup et de l'ours. La planète n'appartient pas à l'homme qui est uniquement locataire et qui a le devoir de laisser cette planète en l'état.
- Il faut faire en sorte que la vie soit possible entre tous les êtres vivants qui y habitent.
- L'ours n'a pas disparu naturellement. Il a été éliminé sciemment par les hommes, empoisonné, tiré, kidnappé, pourchassé. Aujourd'hui, il faut dire "Ça suffit". Il faut avoir le courage de regarder en face le vrai adversaire, celui qui menace la survie de nos amis bergers, artisans d'art, ouvriers, chômeurs ... Ne cherchons pas des "ours émissaires" qui ne peuvent répondre ni trouver de solutions à nos problèmes.
- Et juste pour finir, une phrase. Elle est tirée d'un communiqué de l'association Basabürüa en Haute-Soule, assoc d'éleveurs qui déclarait dernièrement que le pastoralisme n'avait pu " se pérenniser que grâce à l'éradication complète et de longue date des espèces menaçantes... et que la cohabitation était impossible entre humain et grands prédateurs." En notre période écocidaire, ces mots raisonnent aujourd'hui à mes oreilles comme une nouvelle forme de révisionnisme. Je prédis qu'un jour, ce genre de propos seront condamnées par la justice. Et je pense là (tout en pensant aussi à l'ourse Cannelle) aux paroles de Léonard de Vinci, il y a quelques siècles, qui disait : "Viendra un temps où l'homme jugera du meurtre d'un animal tout comme il le fait aujourd'hui de celui d'un homme."
Alors, évidemment moi j'ai voté "super content" à ce sondage.
Alors évidemment, je suis écologiste.

mardi 4 décembre 2007

Pattes dessus, branches dessous!

Regardez cet arbre. De la poésie à l'état pur. Un vieillard splendide, creux comme un tonneau, mais plein de verve et de vivacité. Il a les bras levés ; pas pour célébrer la victoire de l'équipe de France sur le pack argentin, ni pour s'étirer de s'être levé matin. Non, vous allez rire, mais "La France qui se lève tôt", ou "le rugby qui se couche tard", il s'en tamponne grave. Il lève ses branches, comme des mains, vers le ciel, comme un bienheureux de vivre ; il s'éclate tout simplement, ses racines volages farfouillant dans la terre et cherchant l'humus. Les "Nocturnes" de chopin dans ses feuilles, à la limite, alors que pas un iPod en vue. Eh ! Oui ! Car il n'y a pas que chez Jesus et Marie qu'il y a des miracles.
Pour remercier chaque seconde, la vie qu'il a dans ses fibres et dans sa sève, il fait une prière ad vitam aeternam pour le grand tout ; il est le grand tout. Il danse, il bouge et ses mains tentent de toucher la lune, comme un petit enfant, ou peut-être le soleil, ou peut-être les étoiles. Vous croyez qu'il est immobile ? Que nenni, c'est nous qui le sommes. Même l'autre borné - l'homme pressé, gesticulaire, dans sa cavité technologique - est moins mobile.
Cet arbre, j'ai de la chance, il habite chez moi , ou plutôt, j'habite chez lui, je ne sais plus trop. En fait, on partage courtoisement le même morceau du vaisseau spatial, planète bleue et verte.
A quelques mètres de là, il y a son frère, tout aussi majestueux, un autre chêne moins tonneau et plus fringant. Ils étaient là avant la maison que nous habitons, évidemment avant nous. Comme ils sont dans notre propriété, comme nous sommes dans sa propriété, comme nous sommes dans ce grand tout qui n'a pas spécialement besoin de nous, nous feront en sorte qu'ils soient là après nous. Modestement nous ferons ensemble le bout de chemin sur lequel pousse nos petites soeurs les plantes et les fleurs et sur lequel volète le zigue grillon et Mademoiselle la sauterelle . En famille, allez ! pattes dessus, branches dessous.
Il y a quelques années le frêre en question était menacé par la servitude d'un gazoduc. Nous aurions voulu foutre cet Errenxuge dans la flotte à St Jean de Luz. Nous avons perdu et le dragon funeste fait dorénavant sa sieste pas très loin, chez mes voisins.
Mais le chêne est toujours là, toujours creux, toujours haut et toujours fourrageant la terre et les cieux.
Que le grand cric me croque je le défendrai jusqu'à ce que mort s'en suive.
Que la prochaine servitude ose montrer le bout ses boulons de métal et je lui fracasse sa carcasse.