mardi 30 octobre 2007

Fin de contrat

Ça vient de sortir. Question BD, j’ai pas tellement évolué, je lie les mêmes BD que celles que je lisais dans mon enfance et adolescence. Je suis un grand enfant. C’est comme pour le cinoche. Si je vais de temps en temps voir des films d’auteur, en même temps, je viens d’acheter l’intégrale des films de Star Trek en DVD. Chasser le naturel, il revient au galop, je suis un enfant des années 80, les années qu’on dit perdues, en matière de culture et de politique. Les BD "d’auteur", ça ne m’a jamais trop motivé, pas plus que les BD dites "branchées", ou celles qui en font des tonnes question graphisme, pour épater la galerie.
Jérome K Jérôme Bloche c’est super. D’abord le dessin, limpide en ligne claire avec des couleurs pastel très douces et une lisibilité à toutes épreuves. Les décors de Paris sont magnifiques. Et puis les scénarios sont toujours chouettes, bien étudiés, bien documentés et avec une bonne dose d’humour.
Jérôme Bloche est un détective privé un peu marrant « qui voudrait ressembler à Humphrey Bogart et qui ressemble à Mr Hulot » comme j’ai lu sur un site internet et c’est un fan de littérature policière.. Un genre de Columbo à la française. C’est un anti-héros, c’est-à-dire qu’il déteste les armes à feu, il est maladroit, il n’arrive pas à avoir son permis de conduire et chevauche un solex. Il a une copine hôtesse de l’air qui est tout le temps en vadrouille, un copain curé, et un autre, épicier arabe et des voisines hautes en couleurs.
C’est une série semi-réaliste et contrairement à la tradition des BD Franco-belge, le héros a une copine, il couche avec, il a une vie privée et on sait où il habite.
Dernièrement comme j’entendais beaucoup parle de Lanfeust, comme d’une BD dite « dans le coup », j’ai feuilleté quelques pages dans une librairie. Déjà, rien que le graphisme, j’ai fermé aussitôt. J’aime pas trop ces découpages explosés dans lesquels on ne trouve pas la narration et dans lesquelles aucun personnage ne se détache, ni aucune histoire d’ailleurs. Vive la ligne claire, rendez moi mon Bloche !

Jérôme K. Jérôme Bloche « Fin de contrat » collection Repérages – éditions Dupuis.

lundi 22 octobre 2007

Lettre à l'éléphant


La lettre à l’éléphant. Romain Gary


Appel à souscription.

Dans la « Lettre à l’éléphant », parue en Mars 1968 dans le Figaro Littéraire, Romain Gary dit avec force et de manière pressante à quel point sont liés dans cette société technicienne les droits de l’être humain et le droit à la vie de ce grand mammifère.
Aujourd’hui, plus que jamais, ce cri doit nous toucher et nous faire réfléchir, nous, Pyrénéens, au comportement que nous avons envers l’Ours et d’autres animaux qui semblent parfois superflus à l’ère des téléphones portables et des ordinateurs.
« Dans un monde entièrement fait pour l’Homme, il se pourrait bien qu’il n’y eût pas non plus place pour l’Homme ». Si la « Lettre à l’éléphant » ne résonne pas en nous et ne nous pousse pas à réagir dans l’émerveillement et l’Amour, nous risquons fort de nous perdre corps et âme.
L’association « Le Grand Chardon-Astobelarra » publie ce texte de Romain Gary en édition bilingue Euskara-Français.
A chaque lecteur ou lectrice de savoir s’il ou elle veut aider l’association en participant à la souscription de ce livre magnifiquement illustré par Laure Gomez, une jeune et talentueuse illustratrice Souletine.
La Lettre à l’éléphant sera le premier ouvrage d’une collection que nous espérons riche et longue.

Pour souscrire envoyer votre Nom, Prénom, Adresse, Courriel :

8 euros l’unité + 1 euro de frais de port
Pour adhèrer à l’association vous versez 5 euros de plus
Le chèque ne sera déposé en banque qu’après la parution, fin 2007.

règlement par chèque à l’ordre de Le Grand Chardon-Astobelarra adresser à :

Le Grand Chardon Astobelarra
Maison Pastou
F-64130 Moncayolle


Plus d'infos : http://astobelarra.hautetfort.com/ Tel : 05 59 28 32 81

samedi 20 octobre 2007

Sicko

Quand je regarde les films de Michael Moore, des fois, je suis un peu gêné de cette étrange jubilation que je ressens de voir l’oncle Sam en prendre plein la tronche. Cette fois-ci, c’était encore le cas. L’excellent réalisateur a mis le paquet pour démontrer l’absurdité du système d’assurance maladie des Etasuniens. Le pays où l’on gère les problèmes de santé des hommes et des femmes comme on gère les problèmes de joints de culasse qui pètent, de tambours de machines à laver qui ne fonctionnent plus. Avec son humour habituel Moore raconte, dans Le Monde : « Les Etats-Unis sont le seul pays du monde avoir une couverture sociale universelle, le seul où les compagnies d’assurances reçoivent de l’argent public. Leur but n’est pas de soigner les gens, mais de maximaliser les profits. »
Pour affirmer son propos, Moore va dans plusieurs pays, le Canada, l’Angleterre, la France. Pour la France, évidemment, il regarde les choses avec beaucoup de hauteur. Personne ne lui a parlé des gens bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle (CMU) parfois refusés par des médecins. Et puis désolé mais en France, les médecins sont une race à part (supérieure), la seule corporation dans le monde qui se permet de prendre les gens 1 h en retard sans avoir besoin de s’excuser ni de s’expliquer. De plus la France devrait aujourd’hui adopter des mesures prophylactiques pour attaquer les causes même des maladies, notamment en arrêtant de prôner la croissance qui bousille la planète et ses habitants.
A noter aussi le rapport annuel de Médecins du Monde qui dénonce le climat de terreur qui écarte les sans-papiers de ses centres. Bon en fait il y aurait beaucoup à dire, mais on comprend qu’il a choisi volontaire de grossir le trait pour mieux faire sa démonstration. Comme me disait un copain : « il fallait faire simple pour que les Etatsuniens comprennent » (sic).
Vers la fin du film, il va jusqu’à Guantanamo, l’enclave américaine, là où sont détenus les prisonniers soupçonnés des attentats du 11 septembre. Accompagné de pompiers volontaires victimes du 11 septembre (obligé de se payer des médicaments qui coûtent des fortunes et privés de soins qu’ils ne peuvent pas se payer aux USA) il gueule dans un mégaphone vers un mirador pour demander et exiger à être soigné à l’hôpital de Guantanamo. Oui, car selon les dirigeants américains, les prisonniers de Guantanamo sont super bien traités, ils bénéficient de services de pointe et patati patata. Enfin, la propagande habituelle des dirigeants Etasuniens.
Le clou du spectacle, c’est lorsque l’équipe rejoint l’île de Cuba. Là, on voit les victimes du 11 septembre être soignés gratuitement et être traitées comme des rois. Bon là, je me demande s’il n’en fait pas un peu trop et si les caméras n’ont pas joué un rôle prépondérant dans les événements.
Allez ! Ne boudons pas notre plaisir, s’il faut en passer par-là pour que les ricains reviennent à plus de modestie, je prends.

Synopsis


Le système de santé américain est en plein marasme.
Car non seulement 47 millions de citoyens n'ont aucune couverture médicale, mais des millions d'autres, pourtant bénéficiaires d'une mutuelle, se heurtent systématiquement aux lourdeurs administratives du système.
Au terme d'une enquête sans concession sur le système de santé dans son propre pays, Michael Moore nous offre un tour d'horizon des dispositifs existants au Canada, en Grande-Bretagne et en France, où les citoyens sont soignés gratuitement.


vendredi 19 octobre 2007

Les cueilleurs volontaires

Le samedi 27 octobre 2007

toutes et tous à Bussunaritz

(à 3 km de Saint Jean Pied de Port)

pour faire vivre la biodiversité !

Cette journée est le point d’orgue annuel pour faire connaître et soutenir le programme « l’Aquitaine cultive la biodiversité ».Suite à la journée cueilleurs de l’an dernier qui avait rassemblé près de 500 personnes tout public, plus de 40 producteurs en P.Basque cultivent cette année différentes variétés de maïs de population : du grand roux basque mais aussi du maïs d’Irak, de Guatemala, etc. Ce programme est un travail de longue haleine. Chaque agriculteur re-donne un sens à sa semence, réalise un travail de sélection à la main, lui donne le temps de s’adapter à ses sols. Mais le résultat vaut la peine : une semence gratuite, que l’on peut re-semer d’une année sur l’autre, des rendements qui n’ont rien à envier aux hybrides (avec les pesticides et insecticides en moins).

Cette année encore, la journée se veut populaire, instructive et festive !

9 h – 10 h30 Apprentissage de la sélection des plantes au champ

Information auprès des agriculteurs et des curieux sur la sélection des semences. Tables d’infos, expos et vidéos sur la biodiversité cultivée

10h30 – 12h30 Cueillette musicale du maïs et apéro au champ

Après la sélection, la récolte pour que tout le monde touche du doigt, l’immense richesse de vie qu’il cueillera à pleine main ! Cueillette rythmée au son des TXALAPARTA.

13h-15h Grand repas festif au fronton de Bussunaritz

16H00 : Trikili - trakala : Musiques et apprentissage de danses d’ici et d’ailleurs

18H00 : Jules l’humoriste

22H00 : Concert de Piarres (entrée libre)

Notez bien que la fête et le programme sont assurés même en cas de pluie...

Au samedi 27 !

Retrouvez le programme sur http://www.bio-aquitaine.com


mardi 16 octobre 2007

Arrestation au Pays-Basque

J’ai devant les yeux un article de la République des Pyrénées qui m’a pas mal intrigué.
Il y a quelques années, le parti Basque Batasuna a été interdit. Déjà on pourrait trouver cela bizarre dans cette belle démocratie espagnole. Un journal aussi a subi le même sort. Je n’ai pas l’impression que cela ait fait beaucoup réagir à l’époque.
Donc le parti Batasuna est interdit et par contre les membres continuent à se réunir parce qu’effectivement, ce n’est pas parce qu’on enlève les puces d’un chat que le chat va disparaître. Par contre, maintenant, le juge Garzon peut user d’une rhétorique en plomb puisqu’on a affaire à une « assemblée clandestine » et « qu’il faut en finir avec le front politique de l’ETA. ». Alors on procède à des arrestations pour le motif suivant : « participation à une organisation terroriste », en parlant de Batasuna. Comme je ne suis pas objectif j’aurais envie de dire que Batasuna est devenu terroriste parce que l’Etat Espagnol en a décidé ainsi.
Prétendre que Batasuna est un groupe terroriste et l’assimiler à l’ETA est un abus de langage et une erreur qui ne va pas arranger les affaires du Pays-Basque.
On peut dire ce qu’on veut, il est particulièrement choquant que des individus soient arrêtés de cette manière et avec une telle violence sans respecter la présomption d'innocence. Un membre des Verts du côté de Garazi témoigne de la violence policières qui s’est abattue sur Garazi : « porte enfoncée (alors qu'elle n'était pas fermée) , porte ouverte à l'explosif, arrestation d'une maman avec son bébé d'un mois et demi. Celle-ci a été relachée vers minuit le lendemain, et selon les policiers, ils ont été "gentils", ils l'ont raccompagné chez elle....Un autre a été arrété à l'hôpital où il se trouvait avec sa compagne et leur fils de 2 jours... Arrestations nombreuses, brutales, Garazi sous occupation policière pendant plusieurs jours... »
En tous les cas, je ne crois pas qu’on résoudra quoi que ce soit en illégalisant des partis politiques, en interdisant la publication de journaux et en usant de la répression comme on a pu le voir ces dernières semaines.

dimanche 14 octobre 2007

RALLYE AZIA-TIK

Urrietaren 27an octobre

RALLYE AZIA-TIK

9h00-18h : Circuits à vélo à la rencontre des entreprises

Pirripitaz, enpresen ezagütza egin

19h : Repas à Alçay 10 euros

Aiharia, Altzain

IBIA menuiserie - Compagnie Suak - Ibarren Borda - Emeca - Idées Plein Air spéléo -

Centrale hydroélectrique SHEM - Pisiculture Bedachit ˆ Sanoki Tisanes de Haute-Soule

Inscription avant le 20 octobre Izenak eman, urrietaren 20a gabe

05 59 28 67 62 asso.azia@wanadoo.fr

jeudi 11 octobre 2007

Là où ça discute, c’est là où il faut être.

J’étais donc présent, ce samedi 6 octobre au matin, au débat au sujet de l’immobilier, l’urbanisme, l’habitat en Soule.

A part deux couacs, la discussion était très enrichissante et j’ai beaucoup appris.

(Les deux couacs, c’est d’abord une dame propriétaire qui est venue régler ses comptes avec ses locataires « qui ont tous les droits » (sic). Et ensuite Fantxoa Dascon qui a été bon, mais trop long, ce qui a bouffé du temps sur le débat.)

Mais pour revenir à cette discussion sur l‘habitat, ce que je mesure, c’est la complexité du problème. Pour tout dire, si j’ai toujours eu conscience de l’urgence et de l’importance de ce sujet, je n’ai jamais eu de convictions péremptoires quant aux réponses, tout en m’affichant et luttant, il y a peu, avec ceux qui luttent clairement depuis de nombreuses années, contre ce fléau (la spéculation immobilière)…et qui n’étaient malheureusement pas présents au débat. Oui j’avoue, je le confesse, je me suis très souvent laissé guidé par mes émotions et mon instinct en matière politique. Mais je sais que la pratique de la politique est un savant mélange entre l’émotionnel et le rationnel. Ce débat du 6 octobre a nourri mon raisonnement, ma soif de connaissance et mon désir de mieux comprendre et d’agir dans la réalité.

Il faut reconnaître, le plan concocté par l’équipe était simple : placer les données du problème tel que ceux qui n’ont pas d’a-priori, qui ne connaissent pas le sujet, soient amenés à le comprendre par une analyse concrète de la situation. Avec des chiffres, des données, des statistiques et des opinions contradictoires. L’ émotion est une puissance qui permet d’avancer. La révolte et la rage sont la conséquence logique chez ceux qui n’admettent pas de voir une situation pourrir. La révolte est le tisonnier qui réveille les braises. Disons-le clairement, il a fallu des flammes pour réveiller les ardeurs et les volontés… Mais cela aussi, c’est la réalité. Les flammes de cet été sont les conséquences d’un pourrissement de la situation et quelque part, on doit tous, de manière collective, en partager la responsabilité.

Oui je n’ai pas de convictions péremptoires car je ne suis pas un expert, car je sais qu’elles ne peuvent provenir que du collectif, de l ‘échange, du dialogue, du rapport de force et du débat, notamment avec des gens avec qui on n’est pas d’accord. Je repense au débat sur les OGM qui a eu lieu vendredi 5 octobre et qui réunissait des pros et des anti-OGM autour d’une table, à l’initiative du collectif anti-OGM du Béarn.

Evidemment, ce débat ne pourra être véritablement utile que s’il y a une suite, car pour l’instant, les problèmes ont juste été posés et les solutions à peine esquissées.

J’habite à Moncayolle. Autour de chez moi, il y a cinq exploitations agricoles. Deux s’agrandissent et les trois autres sont en voie de disparition à plus ou moins brève échéance. Je ne causerai pas ici des raisons multiples qui engendrent ce désastre. Je causerai juste de mon sentiment d’impuissance, de mon écœurement et de ma crainte. Le monde des petits paysans est en danger comme celui des petits artisans d’art, contrariés par des intérêts individuels et égoïstes et d’autres intérêts venant de très haut, de très loin, qui pénètrent de manière insidieuse dans nos villages et nos maisons. Et au milieu une inertie évidente et une aspiration du vide qui profitent à ces intérêts funestes.

Là où ça discute, c’est là où il faut être. Tiens ! Là, c’est mon instinct qui me parle et je l’écoute, ma petite voix qui me murmure à mon oreille. Là où ça discute c’est là où il faut être ! Je vais mettre ça en titre de ce papier. Ça me fait penser à cette phrase de Victor-Hugo qui disait : « ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent »… Les deux ne sont pas contradictoires non ?

Le document de présentation de cette réunion, je ne peux pas vous le proposer par mon intermédiaire à cause que du fait que j’ai pas le haut débit et que ça mettrait des plombes à télécharger. Demandez le doc à f.hastaran@neuf.fr. 6 mo, faudra faire un effort sur le compactage à l’avenir et pourquoi pas un blog. Ça en ferait deux avec celui-ci : http://ezpekulaziorikez.hautetfort.com

Oui vous voyez, j’aime bien avoir des sources d’informations diverses et je n’ai pas l’impression de trahir quiconque si je dis qu’elles sont toutes précieuses.
Il y a aussi le site : http://www.etxalde.org/ "une démarche solidaire et non spéculative pour un parc locatif durables" et aussi dans la branche agricole, le GFAM Lurra http://www.gfam-lurra.org/ qui a pour objectif aujourd'hui d'acheter la ferme Kako à Ainharp.

Au passage, ça fait beaucoup pour un seul message, mais je ne résiste pas au plaisir de porter à votre connaissance le poème de Victor Hugo duquel est extrait la phrase susdite.

Victor HUGO (1802-1885)

(Recueil : Les châtiments)

Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent
Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front.
Ceux qui d'un haut destin gravissent l'âpre cime.
Ceux qui marchent pensifs, épris d'un but sublime.
Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,
Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.
C'est le prophète saint prosterné devant l'arche,
C'est le travailleur, pâtre, ouvrier, patriarche.
Ceux dont le coeur est bon, ceux dont les jours sont pleins.
Ceux-là vivent, Seigneur ! les autres, je les plains.
Car de son vague ennui le néant les enivre,
Car le plus lourd fardeau, c'est d'exister sans vivre.
Inutiles, épars, ils traînent ici-bas
Le sombre accablement d'être en ne pensant pas.
Ils s'appellent vulgus, plebs, la tourbe, la foule.
Ils sont ce qui murmure, applaudit, siffle, coule,
Bat des mains, foule aux pieds, bâille, dit oui, dit non,
N'a jamais de figure et n'a jamais de nom ;
Troupeau qui va, revient, juge, absout, délibère,
Détruit, prêt à Marat comme prêt à Tibère,
Foule triste, joyeuse, habits dorés, bras nus,
Pêle-mêle, et poussée aux gouffres inconnus.
Ils sont les passants froids sans but, sans noeud, sans âge ;
Le bas du genre humain qui s'écroule en nuage ;
Ceux qu'on ne connaît pas, ceux qu'on ne compte pas,
Ceux qui perdent les mots, les volontés, les pas.
L'ombre obscure autour d'eux se prolonge et recule ;
Ils n'ont du plein midi qu'un lointain crépuscule,
Car, jetant au hasard les cris, les voix, le bruit,
Ils errent près du bord sinistre de la nuit.

Quoi ! ne point aimer ! suivre une morne carrière
Sans un songe en avant, sans un deuil en arrière,
Quoi ! marcher devant soi sans savoir où l'on va,
Rire de Jupiter sans croire à Jéhova,
Regarder sans respect l'astre, la fleur, la femme,
Toujours vouloir le corps, ne jamais chercher l'âme,
Pour de vains résultats faire de vains efforts,
N'attendre rien d'en haut ! ciel ! oublier les morts !
Oh non, je ne suis point de ceux-là ! grands, prospères,
Fiers, puissants, ou cachés dans d'immondes repaires,
Je les fuis, et je crains leurs sentiers détestés ;
Et j'aimerais mieux être, ô fourmis des cités,
Tourbe, foule, hommes faux, coeurs morts, races déchues,
Un arbre dans les bois qu'une âme en vos cohues !


Sources : http://poesie.webnet.fr/poemes/France/hugo/123.html

mardi 9 octobre 2007

Le pays où les chats sont plats !

COMITE DES HABITANTS POUR LA VIE EN VALLEE D’ASPE
Mairie
64490 Bedous


Communiqué de presse

Bedous, 7 octobre 2007

Les accidents fleurissent en vallée d’Aspe. Avant l’ouverture du tunnel du Somport il n’y en avait qua­siment aucun. Nous avions pourtant prévenu des effets de la construction du tunnel du Somport et de l’accroissement des flux de transport.

Nous avions également prévenus qu’à la première vague d’augmentation des flux et des risques, les «pouvoirs publics» seraient tentés de parer au plus pressé : gommer les virages et élar­gir.

Nous ne voulons pas devenir un pays
où les chats sont plats,
où les truites font la planche,
et où la neige est noire.

Nous ne voulons pas que la vallée d’Aspe s’engage dans la spirale asphyxiante où toujours plus de camions pousseraient à toujours plus d’aménagements, qui favoriseraient ensuite encore plus de camions, et ainsi de suite jusqu’à la mort de la vallée.

Le ministre Borloo nous accorde une entrevue.

Nous lui exposerons la dangerosité de cette situa­tion, et son exemplarité dans le cadre du «Grenelle de l’environnement»

En vallée d’Aspe les accidents sont en rapport direct avec la déclivité de la route. Ce taux de dénivelé est deux à trois fois plus important que sur le versant espagnol. Quels que soient les aménagements de la route rien ne pourra y être changé.

Nous demanderons au ministre de faire le choix de limiter les passages des camions, et surtout de ne pas retenir la fausse solution d’élargissements inappropriés de la route.


Le gouvernement sortirait ainsi de 15 ans de contre sens. Il pourrait concrétiser la volonté politi­que exprimée par le président de la république en matière de transport et d’environnement. N’a-il pas proposé de mettre en œuvre une éco redevance, d’envisager l’interdiction de circuler la nuit, de diminuer la part de fret routier.

Aujourd’hui devant ces réalités, avec la vallée d’Aspe, le gouvernement peut monter qu’il sait mettre ses discours en accord avec ses actes.

Nous demanderons,

- des solutions de sécurité :
traiter les «points noirs» par un ralentisse­ment des passages ; traiter les « zones piétonnes » en proximité des villages et du collège ; contrôler sys­tématiquement les poids lourds ;

- une réduction des flux de camions :
par une interdiction du transit des matières hautement dangereuses, par une circulation des autres matières dangereuses en convoi et à des heures adaptées ; par une interdiction des poids lourds à circuler la nuit.

pour le comité
le Président Jean-Rémy Treyture

vendredi 5 octobre 2007

Extension du domaine de la lutte

Je ne vais pas m’étendre sur ce livre dont je ne conseille la lecture à personne. Je ne connaissais pas Houellebecq. J’en ai juste entendu parler de réputation et j’ai donc lu ça avec curiosité, mais cela m’a franchement ennuyé. Je suis assez en phase avec cette critique lue sur le site agoravox.fr
C’est curieux j’ai été très gêné par les sorties racistes du narrateur qui parle de « nègre » à deux ou trois reprises. J’ai eu l’impression que l’auteur se cachait derrière le narrateur pour faire passer ces injures, « ni vu ni connu », car ça venait là un peu comme un cheveux sur la soupe. Pourquoi faire de ce type déjà totalement paumé un raciste ? Qu'est-ce que gagne l'histoire ? Pourquoi je n'arrive pas à avaler cela et pourquoi je ressens une gêne? Quand Renaud, Desproges ou Coluche parlent des "PD" ou des "nègres", on sait à quoi s'en tenir car on connait les gugusses et on connait la façon qu'ils ont d'en parler. Houellebeck n'est-il pas un personnage un peu trouble ? Il y a eu une contreverse notamment avec son dernier bouquin "la possibilité d'une île" et les accointances qu'il aurait avec les raeliens.
Ce bouquin m’a fait penser à certains films d’auteurs extrêmement lents, noirs, caméra sur l’épaule où l’on suit la vie d’un type ordinaire qui finit très mal à la fin. Bon ensuite ce roman n’a aucun style et je ne sais pas mais, quand on a aucun style, il faut au moins avoir une histoire d’enfer. C’est pas trop le cas. Donc il y a le côté morose, dépressif, noir qui ressort comme le nez au milieu de la figure.
Les intellos semblent y voir un roman social où je ne sais quoi, un cliché d’une vie dans le système libéral dans lequel on essaie de creuser son trou. Si on veut. Moi j’ai rien vu qu’un truc un peu pénible à lire.

Bonne critique du livre ; cliquez ici

mardi 2 octobre 2007

Tout se passe avant 6 ans

Quand Jolan est né ; je veux dire, le moment précis où il est sorti du ventre de Gilda, j’ai bien regardé. Après, le placenta est tombé et puis plus rien. Par terre il y avait une mare de sang parce que le gynéco peu scrupuleux qui était pressé d’en finir, avait pratiqué une épisiotomie. Mais après la chute du placenta, je regarde bien… rien. Et je regarde la sage-femme, mais elle ne semblait rien attendre et s’apprêtait déjà à partir.

Qu’est-ce que j’attendais ? attendais-je le second ? Non il n’y avait pas de second.

J’attendais le mode d’emploi. Quoi ? La vie me livre ce petit gnome et il n’y a même pas un mode d’emploi ?

Parce que vous croyez que c’est facile, vous ? Moi, je ne suis même pas sorti de l’enfance et hop ! J’ai un enfant. Du coup, il faut que je gère deux enfants, et une femme. Et je ne parle pas de mes parents qu’il faut gérer quotidiennement, le chien, la belle mère et une petite entreprise.

Et aujourd’hui, qu’apprends-je ? On attend le second ; ou plutôt le troisième puisque je ne suis toujours pas adulte moi-même.

Alors qu’est-ce que je fais ? Je ressors toute l’artillerie. Françoise Dolto, Edwige Antier, Anne Bacus et tout le bataclan. Tiens ! que des femmes, pour expliquer la mécanique du petit monstre à travers les âges.

Donc j’avais acheté ce bouquin il y a un moment. « Tout se passe avant 6 ans » de Dr Fitzugh Dodson. Un peu racoleur, le titre non ? Avec un sous-titre qui s’autoproclame « le best-seller mondial de l’éducation. » Ceci dit, c’est un peu ce qu’il me fallait, un bouquin tout public, genre « livre pour les nuls », quelque chose de basique pour le déficient mental que je suis.

Il m’arrive souvent de parler de Dolto dans mon entourage. Dolto que j’ai beaucoup lue et entendue *.. Puis parfois on me dit : « ba, moi j’ai jamais rien lu, et mon enfant n’est pas débile. Il faut suivre son intuition ». Tu parles. Moi qui ai failli devenir sérial-killer, et client de Mc Donald, si j’avais suivi mon instinct, il serait beau mon fils.

Non, Dolto, elle m’a réveillé, elle a soufflé mon orgueil et ma fierté. Elle m’a fait dire que j’étais intelligent (oui je sais, j'ai dit au dessus que j'étais déficient mental), que c’était l’école qui m’avait floué et que c’était elle, qui était l’« échec scolaire ». Et aujourd’hui, j’ose la ramener (mais un peu tard) contre cette institution nauséabonde qui fabrique des petits soldats de la société.

L’instinct, même s’il est beau et grand, ce n’est pas suffisant.

L’expérience des psychologues est inestimable. l’expérience des professionnels de l’enfance, aussi, ceux qui s’occupent quotidiennement d’eux dans les halte-garderies, en leur apprenant des petites chansons, des jeux dont j’ignore l’existence, en leurs faisant faire des trucs que souvent on a pas le temps nous-mêmes de leur faire pratiquer à cause, entre autres, de la logique du « travailler plus pour gagner plus » à cause qu’on a toujours mieux, ou plus à faire. Et puis malheureusement ensuite, l’école casse tout, car il y a la société qui se pointe et qui attend les petits soldats dociles, l’efficience, l’efficacité des petits travailleurs (ou des petits chômeurs).

Non ce bouquin est bien et même s’il y a quelques trucs que je savais déjà, du genre que c’est pas bon de cogner la tête de l’enfant contre un mur en brique (ça peut abîmer la brique), c’est une bonne révision en attendant ce petit ou cette petite qui doit venir à la fin du mois d’avril.

Tiens ! Il y a un truc qui m’agace au plus haut point dans ces bouquins, c’est qu’en général, ils s’adressent à la mère comme si le père était absent. C’est peut-être une réalité sociale et culturelle, mais c’est particulièrement agaçant.

* Françoise Dolto Anthologie radiophonique 1976-1977 « Lorsque l’enfant paraît »(3 coffrets)