mardi 14 août 2007

JE M'EN VAIS A QUATRE PATTES !

Parfois, les infos s’entrecroisent avec un air de famille. Un air triste. Pourtant au premier abord, cet air triste et vicié ne toucherait pas directement notre espèce. Les animaux, finalement, c’est moins important, n’est-ce pas ?

Qu’il ne reste que cinq espèces de tigres sur les huit connues et que l’Inde soit désormais le seul pays au monde où l’on peut encore voir des tigres en liberté, finalement, c’est une moindre affaire face aux souffrances de nombreux hommes n’est-ce pas ?

Le 8 août des experts annoncent, après avoir écumé les eaux du Yangtsé, le grand fleuve chinois, que le "baiji" (nom chinois du dauphin blanc de rivière) n’existe plus, et n’existera jamais plus. Qu’est-ce que ça nous change ici, dans nos chaumières n’est-ce pas ?

Et puis il y a Franska, renversé par deux bagnoles, près de Lourdes… Moi je revois ce type à la télévision qui explique sa satisfaction, et d’autres qui font semblant de s’apitoyer en expliquant que cela devait arriver, « pauvre bête, ils auraient dû la laisser où elle était, en Slovénie». J’apprends à l’instant qu’on lui a trouvé du plomb dans le poil, selon les résultats de l’autopsie.

Moi je dis, pauvres humains. Pauvres prétentieux qui croient être propriétaires de l’espace et qui, lorsqu’une ourse rencontre une route, se demandent ce que l’ourse faisait si près d’une infrastructure humaine. Tout à coup, avec mon esprit pervers et tordu d’écologiste intégriste, je me demande ce que foutait une route si près d’une ourse.

Et puis pendant ce temps-là, les corridas continuent…

Dernièrement, je parlais avec une peintre et je lui demande : « mais qu’est-ce qui te pousse à peindre la corrida ?». Elle me parle de la beauté des couleurs, des formes… Je lui dis ce que je pense, elle me répond qu’il vaut mieux fixer les priorités, qu’il y a plus grave. Et elle me parle des pauvres enfants qui meurent de faim.

Voilà, encore une fois, pour certains, ça ne touche pas notre espèce, alors on devrait s’en foutre.

Tiens ! là, à ce moment de l’écriture, c’est les vers de Leo Ferre qui me reviennent :

« Cela dit en vers de huit pieds

A seule fin de prendre date

Je lâche mon humanité

ET JE M'EN VAIS A QUATRE PATTES ! »


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Et en quoi être en état de compassion envers les enfants qui meurent de faim est incompatible avec la compassion envers les taureaux ou quelqu'autre être vivant?
Les gens qui te sortent tranquillement ce genre de beauferie vivent généralement leur petite vie bien tranquille sans se remuer le popotin ni pour rien ni pour personne. Juste une BA de temps à autres : dix euros par ci, dix euros par là, une petite parenthèse de don de soi pour une cause deux ou trois jours et plus rien pendant dix ans.
Perso, il y a quelque chose qui me frappe : Mon grand père , mes grands oncles (enfin, ceux qui ont survécu) ont fait la guerre de 14-18 dans les tranchées. C'est aussi ce qui est arrivé à Maurice Genevoix. Mon grand-père, en +, avant la guerre, était nourri par sa marâtre avec les restes du repas qu'il mangeait dans la cage d'escalier, debout et bourré de coups de pied.De nombreuses autres personnes de ma connaissance, plus jeunes, ont connu les horreurs de la guerre suivante. L'un de mes amis pleurent toute sa famille disparue dans les camps, lui-même a été contraint à fuir, à se cacher, il a connu la faim, les humilitions. J'ignore comment étaient tous ces gens là avant d'avoir vécu ces horreurs, mais ensuite, ils ne supportaient pas, ils ne supportent pas, de voir faire du mal à la moindre petite bête, même une salade dans le potager a droit à des excuses au moment de la cueillette, et surtout à des remerciements.
Tout le monde n'est sans doute pas comme ça, mais il semble que pour beaucoup, avoir vécu le pire connecte avec le reste du vivant.
Autrement dit, les réactions comme celles de ton "artiste" qui dresse une liste de ces "indignations" par ordre d'importance, pourraient bien appartenir au monde des enfants gâtés pourris.
Non?

rosine a dit…

je suis tout à fait d'accord...la mort de Franska est un scandale. La disparition des espèces me rend malade. L'indifférence des êtres humains sur le futur si fragile de la planète me révolte. les animaux meurent, la faute à qui? les enfants meurent, la faute à qui? Vous connaissez la réponse!l'Homme, cet être soit disant doté d'une intelligence. Et pourquoi fait-il çà? pour ce p....n d'argent! oui ce p....n d'argent!!Je suis pas blanche moi non plus, je fais des erreurs mais non; non et renon! vivre pour l'argent je peux pas !