vendredi 29 juin 2007

Ce livre, je ne vais pas l’oublier. Dernièrement, je disais sur le blog de mon pote Etienne, qu’il y a quelques années j’avais lu “L’amour Baroque” et “Paris au mois d’Aout” de René Fallet, mais que j’étais incapable aujourd’hui de dire précisément de quoi il en retournait, ni d’en faire un bref résumé. Pourquoi on oublie des livres ? Peut-être parce qu’on les a trouvés nul et ce serait la fameuse « mémoire sélective» ? Peut-être parce qu’au moment où on l’a lu , on n’était pas prêt psychiquement et intellectuellement ? Mais ce livre a probablement quelque chose en plus, que le titre déjà indique : Le Parfum. Il fait appel à un sens qui apparemment semble anodin mais qui est pourtant très puissant. Les odeurs sont présentes durant tout le livre et on ne peut pas oublier car cela touche une mémoire très profonde. On a tous le souvenir d’un parfum qui nous rappelle un moment, un endroit avec beaucoup d’intensité. Si certains livres font référence parfois à des odeurs de temps en temps pour fixer des athmosphères, celui-ci en est entièrement dédié.
L’histoire : Un type est né sans odeur et du coup, sa mère ne le reconnait pas, elle l’abandonne, puis elle est pendue. Il passe alors de nourrice en nourrice. Du fait de son manque d’odeur, il devient invisible. Du moins les autres ne le reconnaissent pas, en quelques sortes, comme un membre de leur espèce. Voir le 4 ème de couverture ci-dessous.
C’est une histoire très curieuse, remplie d’odeur, bien sur, mais aussi remplie de questionnements sur ce personnage à qui il manque quelque chose pour être vraiment humain. Il reste pendant une longue période au fond d’une caverne, comme s’il essayait de vivre à l’instar du fœtus replié sur lui-même. On se demande pourquoi l’auteur a amené le personnage dans cet endroit et quel sens cela avait. Il attend dans l’hêbétitude comme pour retrouver le confort d’un ventre maternel. Comme pour essayer de retourner où il n’aurait peut-être jamais dû sortir. Voilà un roman initiatique dont on cherche la clé, sans vraiment la trouver.

Quelques liens

- Analyse de l'oeuvre
- Ici le livre est noté et commenté par les lecteurs

- Extrait, commentaires, liens

4ème de couverture

Patrick Suskind Le Parfum

Au XVIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque. Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre que lui n'aurait pas survécu. Mais Grenouille n'avait besoin que d'un minimum de nourriture et de vêtements, et son âme n'avait besoin de rien.
Or ce monstre de Grenouille, car il s'agissait bel et bien d'un genre de monstre, avait un don, ou plutôt un nez unique au monde et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout-puissant de l'univers, car «qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes ».
C'est son histoire, abominable... et drolatique, qui nous est racontée dans Le Parfum, un roman qui, dès sa parution, eut un succès extraordinaire et est devenu très vite un best-seller mondial.

"À vue de nez, un chef-d'oeuvre."
Bernard Pivot.

"Ici, chaque page sent, on n'a jamais lu ,ca. Odeur de fleurs, de tourbe ou de sanie, tout est mêlé, avec une extraordinaire virtuosité. . ."
Sylvie Genevoix, Madame Figaro.

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6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je voulais juste dire que Le Parfum, j'avais adoré aussi.Perso, dans ma vie, la plupart de mes souvenirs passent par l'odorat. Venant de Paris et de l'Oise, pratiquant la Bretagne et le Jura, lorsque je n'y vivais pas, le Pays Basque avait pour moi un parfum bien spécial que j'aurais reconnu entre tous. Et ce printemps et cet été sous l'eau nous privent des parfums des arbustes, plantes grimpantes, foins, orties ou feuilles de cassissiers chauffées par le soleil etc, qui chaque année me servent à raviver les émotions d'autres années.
Il paraît que l'odorat, c'est le cerveau archaïque.Bon, ok, alors; mon cerveau est archaïque et il est bien content de l'être.Notre société a gommé ça aussi. Elle le nie ou le méprise. Toute odeur qui n'est pas celle du "propre", un propre lui aussi dicté par les canons du moment, est une mauvaise odeur. Alors, on désodorise tout dans la maison et sur soi même avec des parfums chimiques, toxiques et repoussants pour bien des nez bien nés comme mon mien à moi. On ne dit plus "Ca sent le chien ou le chat". On dit "Ca pue le chien ou le chat".On ne dit plus "Ca sent le moisi", mais ça pue le moisi" M'en moque, moi, j'adore le Roquefort. Et c'est quoi, le bleu, dans le Roquefort? Des moississures, tra la lère! C'est la même quête sans fin que la traque aux toiles d'araignées vues par nombre de bien pensants comme le comble de la déchéance domestique. Pourtant, comme disait une chanson d'Hugues Auffray "Tu sens bon la terre, ma terre. Tu sens bon le chien, mon chien. Tu sens bon la pipe, mon père. Tu sens bon la vie ma mie". Moi, j'ajouterais même "tu sens bon le camembert, mon calendos! Et merde au Caprice des dieux!" Si tu interroges des petits enfant aujourd'hui, tu te rendras compte que ce qu'ils estiment, très souvent, avoir bon goût est quelque chose qui n'a pas de goût---hormis le goût très sucré. Ca fait peur.

Moi aussi, j'oublie les histoires dans les romans. Je les oublie presque immédiatement, même lorsqu'il s'agit de romans policiers. Ce qui m'en reste, c'est l'athmosphère.
Alors, les écrivains qui n'ont pas su créer d'atmosphère ou bien qui en ont créées qui ne me parlent pas, des atmosphères sans les sens ou qui les nient, très peu pour moi. Comment accéder à une quelconque spiritualité sans la connaissance sensuelle du monde? De là mon attachement viscéral à Bosco, Giono, Maupassant, Colette, Genevoix, Ramuz et, plus près de nous, quelqu'un comme Pierre Magnan, entre autres. Lire un roman de Bernard Clavel qui se passe dans le grand Nord Canadien, en pleine période de grand froid là où tu vis, ou du même Clavel "Le tambour du bief" en pleine canicule estivale, c'est un tilt, une rencontre, un miracle, un cadeau dont je ne céderais rien à personne.
La critique du roman de Suskind dont tu nous fais part est signée de la fille de Maurice Genevoix.
Un signe---
Jenof@

Etienne H. BOYER a dit…

Il y a des livres dont on se souvient de manière vivace toute sa chienne de vie, et qu'on a pas besoin de relire. Celui-ci -de Süskind- en fait partie.
Dans le genre, je te conseille "la moustache", d'Emmanuel Carrère, "J'irai cracher sur vos tombes", de Boris Vian, et "Replay", de Ken Grimwood. Des livres qui m'ont marqué au fer rouge...

Après, y'a aussi les livres qu'on a volontairement oublié de lire... Comme "A la recherche du temps perdu", de Marcel Proust, ou "la critique de la raison pure" d'Emmanuel Kant...

Lurbeltz a dit…

Et ben voilà, "J'irai cracher sur vos tombes", je l'ai lu, m'en souviens pu. Mais comme dit "anonyme" certains auteurs, il reste l'émotion. Moi ça m'a fait ça avec Hugo et Lanza del Vasto. Après la lecture, il y a quelque chose effectivement de très fort qui n'est pas de l'ordre de la narration. Même si chez Hugo, il y a aussi la narration dans les romans, l'histoire qu'il raconte.Mais il y a un supplément d'âme, je dirai.

Anonyme a dit…

Etienne, tu devrais quand-même essayer "La critique de la raison pure". Comme dit Renaud, c'est "presque aussi drôle que Ben Hur".
Mais sur la raison pure, ou plutôt l'intellectualité pure, on peut aussi lire "Le loup des steppes" de Herman Hesse. Plus parlant et plus facile d'accès toudmeme.
Pour le reste----Boris Vian n'empêche nullement Marcel Proust et vice versa.

Etienne H. BOYER a dit…

Certes, "anonyme", l'un n'empêche pas l'autre. C'était juste une sélection en fonction de mes goûts.
Pour moi, un bon livre doit m'accrocher dès la première page. Sinon, c'est foutu. Et comme je suis pas du genre à persévérer quand ça me gave...
Par contre, si ça me plait, je vis dans le livre. ça en devient même carrément obsessionel puisque toutes mes pensées convergeront fatalement vers l'histoire, l'ambiance, ou le vécu des personnages. Et ce jusqu'à ce que je digère complètement...

Je suis partisan du "vivre à fond, ou pas du tout"!

Anonyme a dit…

Tiens, à propos de parfums et d'odeurs, je suis en train de lire "Les vrais bonheurs" de Christian Signolle.
Un vrai régal des sens tout au long des chapitres : les soirs de Juin, les fruits, les jardins, la mer, les arbres, le gel, la pluie,etc. Et l'un des chapitres est consacré aux parfums.