vendredi 15 juin 2007

Itinéraire d’un salaud ordinaire

Ce que j’aime le plus, quand je lis, c’est de rentrer dans des univers différents les uns des autres. Après avoir lu l’essai de J.L. Davant au sujet de l’histoire du peuple Basque, j’ai eu envie de m’aérer l’esprit avec un de mes romanciers favoris, Didier Daenincks. Les essais, ça va un peu, je les lis pour me cultiver et mieux comprendre le monde, mais je peux pas dire que je prends mon pied à les lire.
Donc, Itinéraire d’un salaud ordinaire : Il s’agit là d’un roman qui va de 1942 à 1981. Il relate l’histoire d’un étudiant en droit qui intègre la police nationale. Il commence une longue carrière de fonctionnaire, à Vichy, il joue un rôle durant la rafle du Vel’Hiv, les évènements de mai 68 et j’en passe, l’Indochine, l’Algérie et cela se termine par l’élection présidentielle de 1981 et la candidature de Coluche.
Normalement, Didier Daeninckx est plutôt un auteur de roman policier. Les histoires se déroulent souvent dans des univers gloques, des périphéries de villes, des zones industrielles ou des cités ouvrières du nord de la France. La plupart du temps ils ont une raisonnance politique, ce qui est bien le cas de ce roman. On rentre dans la peau d’un type ordinaire qui ne fait pas de politique, et qui se retrouve complice de nombreux méfaits qui ont marqué le 20 ème siècle. Mais Clément Duprest, le personnage du roman n’est pas à l’avant scène. C’est un fonctionnaire ordinaire qui ne pense pas et qui fait son boulot de fonctionnaire, à l’abri des murs, dans l’ombre des bureaux.
Cela donne à réfléchir sur la nature humaine et nous renvoie à notre propre attitude dans la vie. Même si on ne fait pas de politique, même si on croit ne pas prendre partie, d’une manière ou d’une autre, cela se transforme en une complicité sous-jacente et pas toujours consciente à des évènements. Bien sur, ce n’est pas toujours dans les proportions de ce Clément Duprest.
Je pense qu’à différents stades on est toujours complice ou (et) responsable de ce qui se passe dans le monde, même loin. Tout cela invite à la résistance et à l’engagement.

Voilà, c’est un roman à lire absolument


4ème de couverture :

Clément Duprest, brillant étudiant en droit, intègre la police nationale en 1942. Contrairement à certains de ses collègues, Duprest ne " fait pas de politique " : il va se contenter de mettre au service de ses patrons son intelligence et son sens de l'observation. Au sein de la " brigade des propos alarmistes ", il est chargé de repérer et de neutraliser les individus hostiles à Vichy... Ainsi commence la longue carrière d'un fonctionnaire que certains diraient irréprochable. Duprest sera mêlé, au cours de sa vie, à nombre d'événements qui ont marqué la chronique. Didier Daeninckx, à travers les faits et gestes quotidiens d'un salaud tout à fait ordinaire, nous invite à revisiter quarante ans d'histoire française, depuis la rafle du Vel'd'Hiv jusqu'à la candidature de Coluche à l'élection présidentielle de 1981 : Occupation, Libération, décolonisation, affaires politico-mafieuses, mouvements étudiants, grèves ouvrières, répression policière... Comme dans Meurtres pour mémoire, le savoir-faire du romancier s'appuie à la fois sur une analyse très fine des comportements humains et sur une multitude de détails véridiques, qui rendent captivante cette traversée du dernier demi-siècle.


Quelques liens

Entretien avec Didier Daeninckx

Bibliographie de l’auteur

Présentation de l’auteur sur wikipedia

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