lundi 28 mai 2007

Il est arrivé

Il est arrivé le 25 janvier 2005. Il a foulé la lumière sacrée du moment. Dehors la neige blanche illuminait de sa réverbération la salle comme un dieu éclairerait une voute céleste. Tout nu, tout blotti, toute charnu, il a regardé le paysage, peut-être en souffrant de l’air qui lui brûlait la peau.

Il a respiré, il a crié, il a bu et il est rentré dans cet univers comme une évidence extraordinaire.

Et puis le miracle a joué avec les secondes, les minutes, les semaines, avec l’ombre et la lumière, avec l’espace que le monde laisse aux particules qui vivent quelques secondes ou quelques centaines d’années. Petit, peu a dit. Puis, Petit à petit, petit a dit pour tout dire de la vie, des mots pour ne plus crier, pour ne plus pleurer, pour vivre vraiment.

Cet espace et ce temps qu’on a décidé d’ouvrir comme un élan vers le néant, pour toi, comme une preuve évidente que la rage de vivre doit tout pour sauver la vie, cette vibrance dans le corps des choses. Cette carte blanche que papa et maman, papy et mamy, aitani et amani, abuelito et abuelita ont eux mêmes laissé, quand la rage de vivre était là, dans un autre moment, pour d’autres que toi et puis au fond, pour toi. Prosterne toi devant eux, devant tout. Offre une gloire immense au monde et au temps des choses. Tu lui dois tout, il te doit tout.

Ce matin, il n’y a rien d’autre à dire. Rien que vivre la vie et te regarder bouger dans l’ombre et la lumière au milieu du brouhaha de soleil sacré, de grenouille, de chêne notre frère qui vibre au cœur dans nos mêmes cellules et petit troglodyte, et grande et belle planète.

Ce matin, rien que monter sur le pic d’Anie, et se laisser souffler par ce vent de mai jusqu’au dernier espoir.

Et là crier au Grand Soleil de la vie tout ce que je lui dois, crier aux anges, aux étoiles, à la lune, à mon amour, aux dieux des crêtes pyrénéennes, combien je ne les remercierai jamais assez de m’avoir envoyé petit homme du nom de Jolan.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est vrai qu'il est beau comme tout ton gosse... Et oui, c'est un vrai miracle, surtout si on considère le physique peu avantageux de ses géniteurs. Allez, je craques. Il aura le droit d'approcher Lola ;-)